Élection législatives du 4 Mai 2017: Le taux d’abstention pourrait être un record en France

Élection législatives du 4 Mai 2017:  Le taux d’abstention pourrait être un record en France

La validation par l’Assemblée nationale de la révision constitutionnelle qui exclut les binationaux des hautes fonctions est encore dans les esprits.

Comme leurs con-currents en Algérie, les postulants à la nouvelle législature, qui représentent les circonscriptions électorales de France, n’ont plus que quelques jours (jusqu’au 5 mars) pour déposer les dossiers de leur candidature. La plupart des partis politiques ont déjà choisi leurs aspirants dans l’Hexagone.

Des listes sont également défendues par des indépendants. Anticipant le début de la campagne, certains sont déjà partis à la pêche aux électeurs. Leur cible, des associations d’émigrés qui constituent de grands réservoirs de voix. La tâche s’avère pourtant difficile. “Plus personne n’est dupe”, fait remarquer Nabil Mati qui dirige Trait d’Union 93, en Seine-Saint-Denis.

Ce dentiste, qui côtoie les émigrés depuis des années, sait combien ils sont désabusés. “Les gens ne sont pas prêts à aller voter, encore moins qu’avant. Il faut s’attendre à un taux de participation vraiment bas”, prévoit-il, triste à l’idée que l’abstention profitera à tout un tas d’opportunistes qui inonderont les travées de l’APN. “L’exercice du droit de vote est très important pour une démocratie. Pour autant, je ne suis pas sûr qu’il apporte quelque chose en Algérie, pour les Algériens de France notamment”, explique notre interlocuteur, qui rappelle comment les binationaux ont été insultés par le Parlement qui leur a infligé une réforme de la Constitution qui écorne leur droit à la citoyenneté.

Il remarque, par ailleurs, que les députés de l’émigration sont utilisés comme leurs collègues d’Algérie comme des faire-valoir. “Ils sont censés représenter une démocratie qui ne s’exerce pas dans les faits”, dit le militant associatif qui accuse la plupart des parlementaires de faire de la figuration. “Hormis quelques exceptions, beaucoup ont passé cinq ans à l’APN sans que l’on soit en mesure de leur demander des comptes. Aucun d’eux ne possède une permanence où nous pouvons les contacter”, dénonce encore Nabil Mati.

Sur le même ton, l’Alliance nationale des associations des Algériens de France (ANAAF) critique l’action des députés de l’émigration. “Beaucoup d’entre eux ont surtout profité du système électoral, pour défendre et faire prospérer leurs propres intérêts personnels, au lieu de mettre leur courage et leurs cordes vocales au service de la voix orpheline de la diaspora algérienne”, a fait savoir cette organisation dans un communiqué rendu public récemment. L’Anaaf appelle la diaspora à être vigilante et à ne choisir parmi ses représentants que ceux qui sont capables de se “mobiliser politiquement pour qu’elle ne soit plus stigmatisée, montrée du doigt, soupçonnée de manque de loyauté citoyenne et mise à l’index de toute réflexion ou ambition politique”.

Lors des dernières législatives en 2012, 18% des inscrits (moins d’un million) sur les fichiers électoraux des consulats implantés dans l’Hexagone ont voté, soit deux fois moins que le taux de participation enregistré pour la même occasion en Algérie. Cette fois, les autorités espèrent parvenir à des chiffres plus éloquents, en tablant sur la transparence et l’équité de l’opération électorale. Celle-ci a commencé par l’assainissement du fichier électoral entre le 8 et le 22 février. Le vote aura lieu, quant à lui, entre le 30 avril et le 4 mai.