A la veille de la commémoration du 70e anniversaire de la Nakba, la haute instance nationale pour la marche du retour et la levée du blocus a appelé le peuple palestinien à un grand rassemblement les 14 et 15 mai pour protester contre le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à El-Qods occupée, une décision dénoncée par plusieurs pays.
L’ouverture de l’ambassade américaine qui aura lieu lundi 14 mai, coïncidera avec le 70e anniversaire de la Nakba du peuple palestinien, qui marque l’occupation israélienne de la Palestine et l’expulsion de 700.000.
Palestiniens de leurs terres à cette occasion, ainsi que le Centenaire de la sinistre Déclaration de Balfour.
« Les israéliens poursuivent leurs politique de nettoyage ethnique et de judaïsation d’ElQods » a dénoncé sur les ondes de la Radio Algérienne Ahmed Edik conseiller politique du ministre des affaires étrangères palestinien.
Des dizaines de milliers de Palestiniens seront mobilisés pour « la confrontation » avec l’occupant israélien, mettant en avant l’importance des marches pacifiques pour la réhabilitation de la cause palestinienne, la mobilisation de l’opinion publique palestinienne, l’imposition de nouvelles équations au conflit et l’extension de la résistance à l’occupation.
« Nous avons décidé de tenir la manifestation au même endroit et au même moment pour élever notre voix contre la politique américaine qui soutient l’occupation et les colonies israéliennes », a déclaré le chef du Comité supérieur de suivi de la communauté arabe qui représente les citoyens palestiniens d’Israël, Mohamed Barake.
La « Grande Marche » vers Ghaza qui sera organisée sous les slogans: « El Qods est une ville arabe islamique et chrétienne » et « Non à l’ambassade américaine à El-Qods », représentera le couronnement de 40 jours de manifestations.
« Nous soulignerons que cette agression américaine et le fait d’entrainer d’autres nations pauvres à suivre les Etats-Unis, ainsi que des articles sur ce que l’on appelle le deal du siècle, qui est élaboré par les colons sionistes à la Maison Blanche ne marcheront pas », a ajouté M. Barake.
Des appels ont également été lancés pour des manifestations à Ramallah, Beit-lehm, El-Khalil et dans d’autres villes de Cisjordanie pour marquer le jour de la Nakba, en plus de protester contre la relocalisation de l’ambassade américaine.
Parallèlement, le chef du mouvement de résistance palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, s’est rendu dimanche au Caire pour s’entretenir avec le chef des services de sécurité égyptiens.
Déplorant la décision de Washington de transférer l’ambassade des Etats-Unis à El Qods occupée, le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov, a exprimé vendredi les préoccupations de Moscou vis à vis des perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien, rendues plus complexes par la décision américaine sur la ville sainte d’El Qods.
L’Algérie, a condamné la décision de l’administration américaine et l’a qualifiée de « grave » et comme une violation flagrante des réglementations internationales, exprimant sa préoccupation et inquiétude quant à la situation dans la région.
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelakader Messahel, a indiqué que toute décision qui vise « à altérer la nature, le statut ou la composition démographique » de la ville sainte d’EI Qods sera d’« aucun effet juridique et nulle et non avenue ».
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a pour sa part, estimé que le transfert de l’ambassade américaine est une mauvaise décision, appelant à adopter une position commune à son égard, ajoutant que la Turquie ne garderait pas le silence et continuera de défendre la cause palestinienne.
Dans la région d’Amérique latine, le président chilien, Sebastian Pinera, a exprimé son soutien à la création d’un Etat palestinien « libre, souverain, indépendant et autonome et le droit du peuple palestinien à l’autodétermination ».
Le président vénézuélien, Nicholas Maduro, a déclaré que la décision de transférer l’ambassade américaine à El-Qods occupée est illégale et ne tient pas compte des résolutions et des lois des Nations unies. Il a exprimé « l’espoir pour la reprise des négociations sur la base du droit international.
Cuba a également rejeté « la décision unilatérale du gouvernement américain de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël et de transférer son ambassade dans cette ville ».
En décembre dernier, le président américain Donald Trump a rompu avec ses prédécesseurs, reconnaissant El Qods comme capitale d’Israël, et décidant de transférer, le 14 mai, l’ambassade américaine vers la ville d’El Qods.
Des 193 pays composant l’Assemblée générale de l’Onu, 128 ont voté fin décembre une résolution condamnant la décision américaine. Seuls sept pays se sont alignés sur Washington.
La décision de Donald Trump a provoqué aussi une vague de protestations à travers le monde et a été désapprouvée par nombre d’ONG internationales, préoccupées par les perspectives de processus de paix au Proche-Orient.
Vendredi, plusieurs milliers d’Indonésiens ont manifesté à Jakarta contre la décision controversée des Etats-Unis, ainsi qu’à Londres, capitale britannique, où des milliers personnes ont manifesté devant l’ambassade israélienne pour le droit au retour des Palestiniens, pour la levée du siège contre Ghaza, et pour la fin de la répression israélienne conte le peuple palestinien.
Pour le 7è vendredi de suite, des milliers de Palestiniens ont également pris part à des manifestations pacifiques dans le cadre de la « Grande marche du retour ».