Des opérateurs l’ont signalé hier lors d’un symposium: Le coût de la logistique plombe les exportations algériennes

Des opérateurs l’ont signalé hier lors d’un symposium: Le coût de la logistique plombe les exportations algériennes

Le coût de la logistique plombe les exportations algériennes. C’est du moins ce qu’a relevé un opérateur économique lors du Symposium international sur la translogistique, le transit et l’entreposage des marchandises qui s’est ouvert, hier, au Centre international des conférences d’Alger (CIC). “Le produit algérien ne peut être placé à l’étranger, parce qu’il n’est pas compétitif sur le plan de la logistique”, a estimé cet opérateur, évoquant les surcoûts portuaires.

Pour lui, le maillon portuaire est important dans la chaîne logistique. “C’est le seul monopole qui existe encore en Algérie”, a-t-il relevé, ajoutant que l’entreprise portuaire opère sous la double casquette de “l’autorité” et de “prestataire de service”. “Tant qu’il y aura ce monopole, nous aurons des surcoûts portuaires très importants”, a soutenu l’intervenant. “Il y a quelques semaines, nous avons chargé un navire à l’exportation”, a-t-il raconté, précisant que l’opération a bénéficié d’une ristourne de 50% sur les frais de chargement. Malgré cette remise, la facture lui a paru élevée. “J’ai pris mon téléphone. J’ai appelé des collègues en Espagne pour leur demander le montant des frais de chargement pour le même type de bateau et la même cargaison. J’ai été étonné. Le prix qu’on m’a donné était de 40% moins cher que les 50% des tarifs pratiqués par nos ports”, affirme l’opérateur.

“Je confirme que les coûts à l’exportation dépassent, pour un seul produit, le ciment blanc, 60% pour le conteneur”, a indiqué un autre intervenant. Si l’opération est réalisée en vrac, les délais d’attente du navire en rade, avant son accostage, font que les coûts sont multipliés par dix. La chaîne logistique est le principal facteur de renchérissement des coûts des produits. Sur le marché intérieur, au-delà des surcoûts portuaires, le coût de la logistique représente 35% du prix du produit. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a évoqué l’ambition de son secteur de réduire le coût de la logistique à 15%, contre 35% actuellement. Un responsable du ministère a fait état du processus d’élaboration d’une stratégie nationale de la logistique avec l’appui de la Banque mondiale. “Nous venons de finaliser la première phase, relative au diagnostic du secteur”, a-t-il révélé, annonçant la tenue, prochainement, d’une rencontre de restitution des résultats de l’étude, pour entamer l’élaboration de la stratégie de la logistique.

Meziane Rabhi