Au moment où des frappes aériennes non identifiées sont signalées ici et là dans le Nord du Mali, ciblant des véhicules de terroristes, les diplomates algériens, au nombre de sept, sont toujours détenus par le groupe terroriste du MUJAO.
Leur rapt remonte à 65 jours. Du coup, la vie des otages algériens est sérieusement en danger, d’autant que tout le monde se rappelle de la mort des deux otages français, tués par une frappe aérienne «accidentelle» de l’armée française au mois de mars dernier.
Boualem Sias, consul algérien à Gao, et six de ses collaborateurs, tous des diplomates, qui ont été enlevés le 5 avril dernier devant le Consulat d’Algérie au Nord du Mali par un commando armé, sont toujours entre les mains de leurs ravisseurs. Soixante-cinq jours et toujours pas de nouvelles de nos compatriotes. Mais soixante-cinq jours de négociation avec les ravisseurs du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).
Des pourparlers qui, apparemment, n’ont rien donné. Cela dit, la vie des sept otages algériens serait sérieusement mise en danger. Les ravisseurs, ces fous de Dieu, semblent déterminés à garder les sept Algériens aussi longtemps que possible. Au mois de mai, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que les sept diplomates algériens se portaient bien, que leur vie n’est pas en danger et que les négociations avec les ravisseurs seraient en bonne voie.
Cette déclaration «réconfortante» du ministre des AE, surtout pour les familles des otages, n’a pas été de longue durée puisque les terroristes du MUJAO avaient, quelques heures après, menacé d’exécuter les sept Algériens. Les terroristes veulent-ils mettre la pression sur Alger ? Bien sûr. D’ailleurs, la réponse des ravisseurs aux propos de Mourad Medelci n’a pas tardé. Ce qui explique leur grande détermination d’aller encore plus loin dans cette prise d’otages.
Une détermination qui se traduit par leurs revendications. En effet, les terroristes du MUJAO réclament la libération de 30 de leurs acolytes et pas des moindres, détenus dans les prisons algériennes, mauritaniennes et maliennes. Ils demandent également une rançon de 15 millions d’euros si les autorités algériennes espèrent la libératon des sept diplomates.
LA VIE DES DIPLOMATES MENACÉE PAR LES FRAPPES AÉRIENNES
Au moment où les sept diplomates algériens sont détenus dans un lieu inconnu, quelque part au Nord du Mali, des drones appartenant vraisemblablement à l’armée américaine ou française ont déjà lancé des frappes chirurgicales visant des véhicules conduits par des terroristes. Une situation qui pourrait mettre en danger la vie des sept otages algériens, surtout lorsqu’on sait que deux ressortissants français ont péri lors des frappes aériennes de l’armée française ciblant un cortège de terroristes au mois de mars dernier.
Selon des informations confirmées, un convoi de quatre véhicules tout-terrain appartenant à des terroristes d’Aqmi a été visé dans la matinée de vendredi passé par une frappe aérienne non identifiée à Aricha, au nord de la localité de Taoudenni, dans une région très désertique, non loin des frontières algérienne et mauritanienne.
Selon des témoignages de touaregs Ifoghas, au moins sept terroristes auraient péri dans ce raid tandis que dix autres auraient été blessés. Ces derniers auraient aperçu des avions volant à très haute altitude peu de temps avant qu’un ou plusieurs missiles ne s’abattent sur les véhicules.
Depuis quelques semaines, la région du Nord Mali est fréquemment survolée par des drones et des avions de reconnaissance de tous types. Des drones auraient été aperçus au dessus du fleuve Niger et près des confins frontaliers entre le Mali et le Niger. Ce genre de raid et le mode opératoire ressemblent à ceux effectués par les drones américains au dessus de l’Afghanistan, du Pakistan, du Yémen et de la Somalie.
Sofiane Abi