Déclaration de politique générale : Pour une politique de «défense dynamique»

Déclaration de politique générale  : Pour une politique  de «défense dynamique»

Anis Remane

Dans la présentation de sa déclaration de politique générale, lundi prochain devant les députés de l’APN, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, aura à aborder les dossiers de la défense de la sécurité et l’action du gouvernement dans ces domaines d’actualité brûlante.

Le bilan qu’il en fait dans le document qu’il aura à défendre devant les parlementaires fait état de résultats «remarquables» dans la lutte contre les résidus du terrorisme et le crime organisé. Il en est de même pour la sécurité aux frontières où le trafic de drogue et la contrebande ont été fortement contenus, est-il indiqué.

Par rapport aux «foyers de tension et de crise» qui existent dans les pays voisins, comme la Libye et le Mali, il est souligné dans la déclaration que l’Armée algérienne a pris les «dispositions organisationnelles appropriées au niveau des frontières terrestres et en assure un suivi régulier et efficace». Les résultats de ce déploiement opérationnel «se traduisent à travers les armements et les quantités de drogues interceptés ainsi qu’à travers les redditions de terroristes enregistrées», lit-on dans le document, où il est souligné le processus mis en place par l’ANP se poursuit «de manière diligente» en matière de «modernisation» et de «professionnalisation».

Toujours au chapitre de la sécurité, mais en relation avec l’action diplomatique, cette fois, Ahmed Ouyahia aura à se pencher sur l’effort consenti afin de rapprocher les intérêts et les points de vue des parties dans la crise libyenne, dont l’impact sur nos frontières et à l’échelle considérable de la bande sahélo-saharienne n’est plus à démontrer. Dans le dossier libyen, les contacts diplomatiques publics ou confidentiels avec les forces présentes sur le terrain de la crise sont à considérer en complément des dispositions purement militaires prises par l’ANP pour sécuriser nos frontières et dissuader toute tentative de faire déborder le conflit vers le territoire national.

Plus au Sud, au Mali, l’accord d’Alger signé en 2015 a sans doute contribué également à atténuer les foyers de belligérance et d’insécurité dans ce pays, une raison pour laquelle il est dit, dans le document que M. Ouyahia ne manquera pas de soutenir devant les députés que «l’Algérie demeure active pour le suivi et la mise en œuvre de cet accord à travers le Comité de suivi qu’elle préside». En ce qui concerne le Sahel de manière générale, le constat établi par le Premier ministre est que la situation dans cette région demeure extrêmement sensible. Elle reste marquée par une «instabilité chronique découlant de foyers de tensions périphériques» face à laquelle sont menées des actions de «solidarité multiformes».

En direction des pays de la région, Alger apporte aussi sa contribution à la lutte contre le terrorisme dans ces pays, soit à titre bilatéral soit dans le cadre des mécanismes régionaux africains, à l’exemple du Comité d’état-major conjoint et de l’unité de fusion et de liaison entre services de renseignement.

A propos du potentiel risque sécuritaire mettant les forces de sécurité algériennes au défi, le général-major Boualem Madi, directeur de la communication et de l’orientation au ministère de la Défense nationale, a appelé, lundi, à l’occasion de la Journée du chahid, les Algériens à «faire plus que jamais preuve de vigilance» et à «être profondément conscients de l’ampleur des défis à relever notamment en vue de faire face aux tentatives d’atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays», au regard, a-t-il précisé, «des mutations marquant la situation géostratégique aux niveaux régional et international».