Allemagne – Algérie : Vous pouvez le faire !

Allemagne – Algérie : Vous pouvez le faire !

L’Algérie retiendra, à nouveau, son souffle. Quelques minutes après la rupture du jeûne, en ce second jour de Ramadhan, la sélection nationale de football affrontera, quelques milliers de kilomètres plus loin, à Porto Alegre, au Brésil, l’Allemagne, un des favoris au sacre final le 13 juillet à Rio De Janeiro.

Avec pour enjeu, une qualification (une autre) historique. Si passer au second tour nous a coûté trente-deux années d’attente et d’espérance, le quart de finale d’une phase finale d’un Mondial est désormais à quelques pieds pour Slimani et Cie. 90 minutes, peut-être 120 sinon au détour d’une enivrante série de tirs au but.

Qui sait ? Entre les sélections d’Allemagne et d’Algérie, une nouvelle tranche d’histoire s’écrit en ce 30 juin 2014. Quelle que soit l’issue de ces retrouvailles inédites entre une Mannschaft toujours aussi orgueilleuse, grincheuse, et un ensemble algérien capricieux et aux incommensurables ambitions. Ce soir (en Algérie), les deux équipes n’auront, contrairement à leur dernière confrontation, le 16 juin 1982, rien à calculer, ni à combiner. C’est soit gagner et se projeter sur un quart de finale qui pourrait ouvrir le chemin vers le sacre, soit plier l’échine et prendre ses bagages pour rentrer au pays. L’équation est simple même si le terrain tient toujours à ses vérités.

DE LA FRAÎCHEUR PHYSIQUE EN QUESTION

Dans ce genre de duels, le travail des sélectionneurs se résume généralement aux questions liées à la récupération et à la concentration. Pourtant, les Verts de Halilhodzic, considérablement amoindris sur le plan de la fraîcheur physique, semblent déterminés à se surpasser pour s’offrir un autre exploit dans ce tournoi. Une détermination que les camarades de Yebda puiseront dans leurs tripes pour sortir le match parfait.

Celui qui leur ouvrira une autre porte de la gloire. Halilhodzic qui, cette fois, ne compte pas chambouler de fond en comble son Onze de départ (on parle juste du retour de Bouguerra pour renforcer l’axe défensif) a préparé sereinement son match. Il sait que son équipe est aux portes d’un autre exploit authentique. Son discours a plus tourné sur l’histoire et son effet sur la carrière présente et à venir des joueurs (et des membres du staff) que sur les détails technico-tactiques d’un huitième de finale de la Coupe du monde. Un match où le coeur sera mis à l’ouvrage. Sans tricher pour ne rien regretter. Car, au bout, il y aura un quart et une autre page d’Histoire.

M. B.

LES DEUX ÉQUIPES SE SONT DÉJÀ AFFRONTÉES PAR LE PASSÉ: Jamais deux sans trois ?

Les sélections algérienne et allemande ne sont pas à leur première confrontation. Après l’indépendance, le 1er janvier 1964, elles ont croisé le fer pour la première fois, en amical, au stade du 20-Août (ex- Municipal d’Alger). L’Algérie s’était imposée (2-0) sur des réalisations de Khenane Mahi (ex-GC Mascara et nombre de clubs français dont Rennes, Toulouse et autre Nîmes) et de Ahmed Oudjani (ex-RC Lens).

A l’époque, les Allemands, où Wolfgang Overath (sacré champion du monde en 1974, vice-champion en 1966 et troisième au Mondial 1970) faisait ses grands débuts internationaux aux côtés de Konietzka et Schmidt, se sont inclinés devant une sélection algérienne, drivée par Smaïl Khabatou, constellée de vedettes de l’ex-équipe du FLN comme Boubekeur, Soukhane, Mekhloufi, Amara et autre Mustapha Zitouni. Dix-huit ans plus tard, les deux équipes se retrouvent à nouveau, en match officiel cette fois, lors du Mondial-1982 en Espagne.

Cette fois, Mekhloufi et Soukhane étaient dans le staff technique de l’EN qui surprenait la RFA de Jupp Derwall grâce à deux buts de Madjer et Belloumi (contre un seul inscrit par K.H. Rummenige). Un exploit qui n’aura pas, toutefois, permis aux Algériens de passer au second tour en raison des manigances ayant entouré le choc des frères-germains (RFA-Autriche). 32 ans après, avec N. Korichi comme adjoint, l’EN fait le serment de perpétuer la tradition qui veut que «jamais deux sans trois». Neuer et ses camarades l’entendront-ils de cette oreille ?

M. B.