Les forces loyales au colonel Kadhafi semblent reprendre le contrôle des villes libyennes, c’est le cas de Zaouiah, une ville proche de Tripoli où les militaires ont poursuivi leur offensive vers le golfe de Syrte où se trouvent plusieurs ports pétroliers : l’enjeu majeur des deux parties en conflit.
A Ras Lanouf, port pétrolier stratégique du golfe de Syrte, les insurgés ont abandonné la ville après plusieurs heures de combat. Les anti-Kadhafi se seraient regroupés dans les environs et auraient annoncé qu‘ils ont repris le contrôle de cette petite ville, mais les forces du colonel Kadhafi, qui ont la maîtrise des airs et un gros avantage en matière de blindés, semblent avoir repris le dessus sur les différents fronts, ce qui confirmerait l‘offensive de grande ampleur annoncée jeudi dernier à la télévision par Saïf al Islam, l‘un des fils du colonel Kadhafi.
À Tripoli, vendredi, pour dissuaduer les manifestants, les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogène. Sentant qu‘ils ont perdu du terrain, les anti-Khadafi se sentent abandonnés par la communauté internationale. Le chef du Conseil national de transition demande qu‘elle (la communauté internationale) assume ses responsabilités tout en avertissant que tout retard dans l‘instauration d‘une zone d‘exclusion aérienne au-dessus de la Libye pourrait permettre à Kadhafi de remporter une victoire. Mais c‘est là où le bât blesse.
La communauté internationale hésite, tergiverse, mais c‘est surtout la prudence qui domine chez les 27 de l‘UE qui restent sceptiques quant aux frappes aériennes ciblées mais reconnaissent néanmoins l‘opposition libyenne tout en appelant le leader libyen à démissionner dans les plus brefs délais.
Ils ont aussi averti qu‘ils examineraient «toutes les options nécessaires», y compris militaires, pour protéger la population civile, mais souligné que toute action nécessiterait l‘aval de l‘Onu et de la Ligue arabe, une perspective que certains diplomates considèrent peu probable. Mais cette idée ne séduit pas Angela Merkel qui s‘est ainsi dite «fondamentalement sceptique». L‘Allemagne veut rester très prudente et connaître la position des pays voisins et de la Ligue arabe avant de pouvoir décider quoi que ce soit.
Et c‘est précisément de l‘instauration de la zone d‘exclusion aérienne que doit débattre cette même Ligue. Le conflit de la Libye est aussi débattu au sein de l‘Union africaine qui rejette toute intervention militaire étrangère et appelle au respect de l‘unité et l‘intégrité territoriale de la Libye. En outre, elle charge cinq présidents d‘aider à résoudre le conflit.
Les présidents de Mauritanie, du Congo, du Mali, d‘Afrique du Sud et d‘Ouganda ont été chargés de prendre contact avec toutes les parties en Libye, de faciliter un dialogue ouvert entre elles, et de prendre contact avec les partenaires de l‘UA dans le cadre des efforts en cours en vue d‘une résolution rapide de la crise en Libye. En attendant, la crise humanitaire s‘aggrave aux frontières.
La sécurité alimentaire des populations est préoccupante. La situation qui prévaut dans le pays risque de conduire à une rupture des stocks alimentaires ce qui pourrait nuire gravement aux populations. Des milliers de réfugiés de différentes nationalités attendent dans des conditions déplorables des secours de diverses ONG en attendant un possible retour dans leur pays d‘origine sans parler de ceux qui tentent de franchir la Méditerranée pour fuir la folie meurtrière du régime libyen.
Par : Soraya Hakim