Commémoration du printemps berbère: Le wali donne le coup d’envoi des festivités

Commémoration du printemps berbère: Le wali donne le coup d’envoi des festivités

C’est dans une ambiance de fête des grands jours que le coup d’envoi des festivités commémoratives du printemps berbère a été donné hier, lundi, dans la ville de Tizi Ouzou par le wali Mohamed Bouderbali et en présence de centaines de personnes.

Ainsi, après le coup d’envoi des activités dans la wilaya, ayant été donné il y a trois jours au village Cheurfa à Aazeffoun, c’est au tour de la ville de Tizi Ouzou de vivre, jusqu’au 22 avril, au rythme de la célébration du «Tafsut Imazighen». Comme il fallait s’y attendre, un engouement particulier a été constaté, hier, à cette occasion sur les établissements et espaces abritant l’événement. Des citoyens, par centaines, ont afflué aussi bien sur la Maison de la culture portant le nom de l’illustre Mouloud Mammeri, précurseur de la recherche scientifique et littéraire dans le domaine de la langue et culture amazighes, mais aussi talentueux romancier, que sur la place Matoub Lounès où l’essentiel du programme de cette première journée a été exécuté.

Mohamed Bouderbali, premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou, a mis en exergue, à cette occasion, toute l’importance que revêt cette commémoration du printemps berbère. Selon le wali, cet événement a aussi pour but de montrer toutes les potentialités culturelles, artistiques et même économiques de la wilaya de Tizi Ouzou. «Après l’ouverture des festivités au village Cherfa d’Azeffoun, nous sommes là au chef-lieu de la wilaya pour donner le coup de starter des activités dans la ville de Tizi Ouzou», a déclaré à la presse, le wali Mohamed Bouderbali.

Par la suite, le public a été convié à visiter le salon des potentialités patrimoniales de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce dernier se tient depuis hier jusqu’au 22 avril prochain au niveau de la place «Matoub-Lounès» et de l’espace situé en face du musée de la ville. Ce salon, qui a enregistré déjà hier une grande affluence surtout de la part des femmes, est organisé par les différentes directions de l’exécutif de wilaya dont la direction du tourisme et de l’artisanat, la direction de la culture, la direction de l’environnement, la direction des services agricoles, la Conservation des forêts, la direction du commerce, la direction de l’industrie et des mines, la Chambre des métiers et la Chambre de commerce.

Le programme de cette première journée commémorative de «Tafsut Imazighen» dans la ville de Tizi Ouzou a aussi donné lieu au lancement du cycle de conférences et des projections de films et de films documentaires en langue amazighe. Ainsi, la salle du petit théâtre de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri a abrité une conférence dont le thème est d’actualité, à savoir: «La numérisation de la production culturelle d’expression amazighe». Dans le même sillage, le public a eu droit à la projection du film en kabyle «Fadhma N’soumer» du célèbre et professionnel réalisateur Belkacem Hadjadj.

Dans le cadre de la commémoration du trente-septième anniversaire du printemps amazigh, c’est aujourd’hui qu’il sera procédé à l’ouverture officielle du mois du patrimoine culturel sous le thème «Le patrimoine culturel, vecteur du développement du territoire». Plusieurs conférences seront, à cet effet, animées à Tizi Ouzou à la bibliothèque d’Azeffoun. Les thèmes qui y seront développés sont: «les inscriptions libyques, un dénominateur commun d’un territoire étendu», «les savoir-faire métallurgiques, éléments d’attachement au territoire et de développement», «Le potentiel culturel de la région d’Azeffoun…»

Il y a lieu de souligner, en outre, que ce programme se poursuivra jusqu’au 22 avril, et demain, des acteurs des événements d’avril 1980, dont d’anciens détenus politiques, animeront une table ronde pour apporter leurs témoignages et éclairages sur la question, mais aussi afin de faire le bilan de près de 40 ans de lutte pour la reconnaissance officielle de la langue amazighe, ayant abouti à l’officialisation de la langue de Jugurtha. Les conférenciers raconteront aussi avec moult détails ce qui s’est réellement passé durant le printemps de l’année 1980, notamment depuis l’interdiction de la conférence de Mouloud Mammeri sur son livre «Poèmes kabyles anciens» jusqu’à la libération des 24 détenus.