Chroniques blidéennes : Blida, place du 1er novembre: « des hommes et des lieux… »

Chroniques blidéennes : Blida, place du 1er novembre: « des hommes et des lieux… »

Le monde foisonne de places célèbres, théâtres d’évènements majeurs, et qui symbolisent l’histoire ancienne ou récente de leur pays: la Place Rouge à Moscou, de la République à Paris, Tien’anmen à Pékin… Si à Alger le nom de la Grande Poste, lieu incontournable de toutes les manifestations anti-régime du vendredi, depuis le 22 février, vient immédiatement à l’esprit, à Blida capitale de la Mitidja, c’est incontestablement la Place du 1er Novembre, l’ex-place d’Armes ou « Blasset-Ettout » (Place des Muriers), qui, toutes les fins de semaine, tient la vedette avec une extraordinaire mobilisation populaire. Ici, comme ailleurs, une foule pacifique et bon enfant exige le départ des symboles du système et l’organisation d’une transition démocratique.

Le cadre est magnifique avec un kiosque à musique colonial au centre d’une vaste esplanade ceinturée d’arcades et de galeries s’ouvrant sur des banques ,des boutiques et surtout des terrasses de cafés où l’on sert les plus délicieuses crèmes glacées de la région. Siksico et ses glaces aux doux noms un brin nostalgiques, « Caprices d’Arlette, Pêche melba , isla flottante… » est ici une véritable institution.

Comme l’est l’hommage rendu régulièrement à la mémoire de tous ceux qui ont fait la notoriété de la Cité, et dont les portraits ornent les fresques réalisées par une association d’étudiants et d’enseignants volontaires, sur le mur d’enceinte du lycée El Feth, rappelant le souvenir de l’ex-pensionnaire de l’établissement, Assia Djebbar, première Algérienne à faire son entrée à l’Académie française avec notamment son inoubliable « Nulle part dans la maison de mon père ». L’écrivaine y côtoie Frantz Fanon qui avec « Les damnés de la terre » et ses travaux en psychiatrie menés à Joinville, demeure « la » référence mondiale en psychiatrie clinique. Il y a là aussi Mohamed Touri « le père du Comique algérien », Baya l’artiste peintre que Picasso admirait tant, les maitres de la musique andalouse, Mahieddine, Dahmane Benachour, des sportifs célèbres…

Se doutent-ils ces jeunes juchés sur le toit du kiosque à musique que ces lieux emblématiques ont connu des évènements locaux qui ont souvent influé sur l’histoire et l’actualité nationales?

A. Fethi