Chréa : Un parc national en péril

Chréa : Un parc national en péril

Des superficies à vue d’œil de pins d’Alep, des centaines d’espèces d’arbres rares, sans compter les animaux en voie d’extinction et un microclimat unique. C’est cela le parc national de Chréa et bien plus encore. Les randonnées effectuées régulièrement par les amoureux de la nature et de la forêt attirent de plus en plus d’adeptes. L’association «Les Amis de Chréa » est très active pour ce sport et pour la préservation de cet endroit enchanteur.

Selon Yacine Kechna, président de l’association, les dégradations subies risquent de nous priver pour toujours de tous ces bienfaits. La première cause étant le feu qui détruit, chaque année, des centaines d’hectares d’arbres, d’arbustes, des espèces rares en voie de disparition. Déjà, depuis le début de l’été, il a été enregistré plus de 120 feux qui ont détruit 300 ha d’arbres et d’arbustes. « Malgré les campagnes de sensibilisation que nous avons menées auprès des visiteurs et des citoyens, en général, nous constatons que 90% des feux sont le fait de l’homme », nous confie Yacine Kechna. Il ajoute : « Malgré cela, nous avons procédé à l’extension de la cédraie, en coopération avec les services concernés, qui est passée de 1200 ha à 1 600, actuellement. Nous comptons continuer sur notre lancée pour augmenter cette superficie. »

L’agriculture de montagne pourrait aussi être bénéfique pour la région si les moyens nécessaires sont mis à la disposition des fellahs qui sont plutôt découragé par la destruction par le feu des plants qu’ils mettent en terre. Si les oliveraies, les vergers, les arbres fruitiers plantés par les agriculteurs étaient protégés efficacement, cela constituerait une parade contre les feux, aussi bien de la part des fellahs, qui retourneraient sur leurs terres -et ils sont disposés à le faire – que de celle des visiteurs qui ne seraient plus livrés à eux-mêmes. Des poursuites judiciaires et des sanctions sévères sont une autre manière de préserver le Parc de Chréa et tout le couvert végétal à travers le territoire national. Les éventuels pyromanes, volontairement ou accidentellement, regarderaient à deux fois avant de perpétrer leurs actes criminels.

Pour ce faire, il faudrait que les services des forêts disposent de plus de moyens humains et matériels pour surveiller les grandes étendues de verdure, prévenir et intervenir rapidement en cas de sinistre. Il y a aussi un autre genre de dégradation qui touche plusieurs régions boisées, ce sont les dépôts de gravats qui se font clandestinement. Des camions déversent leurs contenus, détruisant tout sur leur passage. Il existe à Chréa une falaise de plus de 200 m de profondeur et de quelque 50 m de large qui est remplie de gravats, nous a informés M. Kechna. Enfin, et pour lutter contre la pollution dans toutes ses composantes, notre interlocuteur préconise l’utilisation de produits dégradables (sachets, gobelets, assiettes, etc.) afin d’éviter l’utilisation du plastique qui cause des ravages au sein de la faune et de la flore.