Benghebrit, Grine et Bouchouareb: Les trois centurions de la République

Benghebrit, Grine et Bouchouareb: Les trois centurions de la République

P160612-16.jpgLe gouvernement aurait pu être tenté par la solution de facilité, d’ailleurs assez répandue dans les milieux politiques.

Hamid Grine, Abdessalem Bouchouareb et Nouria Benghebrit conservent leurs portefeuilles respectifs dans la nouvelle configuration gouvernementale. Le maintien de ces ministres précisément constitue autant de messages à des franges de l’opposition qui ont concentré leurs tirs sur ces trois départements, avec l’intention de nuire. Les attaques n’ont, en effet, pas manqué contre le ministre de la Communication, au lendemain de sa nomination au gouvernement.

A sa première déclaration sur le projet du «cercle vertueux» qu’il voudrait voir s’instaurer au sein de la corporation, Hamid Grine reçoit une série de «piques» avec l’intention là aussi de réduire son engagement à sa plus simple expression. A lire certains titres, le ministre n’avait, pour seule mission, que de faire taire la presse «libre». Des coups, Hamid Grine en a reçu beaucoup, jusqu’à l’épisode du rachat du groupe El Khabar qui a vu un acharnement sans nom le concernant. Les «démolisseurs de Grine» veulent sa tête, quitte à négocier après une sortie «honorable». Le gouvernement aurait pu être tenté par pareille solution, d’ailleurs assez répandue dans les milieux politiques. Mais dans le cas du ministre de la Communication, il semble que la volonté ait été plus forte que les tentations politiciennes. Hamid Grine reste donc et le «chahut» médiatique n’aura pas réussi à forcer la main du gouvernement qui joue la carte de la solidarité gouvernementale avec, il faut le relever, un certain succès jusque-là.

Faut-il noter, à ce propos, que l’opinion publique nationale est très loin d’être acquise aux détracteurs du ministre de la Communication, comme à ceux des deux autres ministres qui conservent leurs postes. En effet, Abdessalem Bouchouareb et Nouria Benghebrit n’ont pas été gâtés. Les charges politico-médiatiques, très violentes, qui les ont ciblées, avaient des objectifs idéologiques. Pour le ministre de l’Industrie et des Mines qui, il faut bien le reconnaître, va de victoire en victoire dans la stratégie tracée par le gouvernement, a fait l’objet d’attaques ciblées et très «méchantes» de la part des milieux d’extrême gauche qui, tantôt l’accusaient de vouloir vendre l’Algérie à l’étranger, tantôt d’installer une oligarchie à la tête du pays. Il est entendu que l’offensive trotskiste poursuivait l’objectif de faire fléchir le gouvernement sur les questions en rapport avec les orientations économiques.

Abdessalem Bouchouareb a fait face à une terrible campagne politico-médiatique pour salir son image auprès de l’opinion et, partant, rendre son action sur le terrain inefficace en raison d’un impact qu’elle voudrait faible auprès des Algériens. Les détracteurs de Abdessalem Bouchouareb qui s’ingéniaient à mettre en doute toutes ses déclarations où à réduire de l’importance des projets initiés, étaient aussi recrutés parmi la cohorte d’importateurs qui se sucraient sur le dos de l’Algérie et voudraient que cela ne s’arrête jamais. La frontière entre l’idéologie trotskiste et l’affairisme est en principe infranchissable, mais les acteurs politiques et économiques ont fait jonction et monté une cabale contre le ministre à l’effet de l’empêcher de donner une ouverture sérieuse à l’économie du pays.

L’autre victime de l’idéologie n’est autre que la ministre de l’Education nationale. Mme Benghebrit a fait face à la plus cruelle campagne de dénigrement que les islamistes aient lancé contre une personnalité nationale. Presque aussi féroce que celui qui a concerné Kateb Yacine au début des années 1980, l’acharnement contre Nouria Benghebrit est à inscrire dans l’histoire de l’Algérie indépendante comme la preuve que l’islamisme est une idéologie obscurantiste et revancharde et les islamistes, des politiciens sans envergure, menteurs, manipulateurs et n’hésitant pas à marcher sur les préceptes de la religion qu’ils disent défendre pour arriver à leurs fins, à savoir maintenir leur mainmise sur la société algérienne.

Benghebrit a résisté à plus de 18 mois d’attaques sans interruption et voit son oeuvre presque gâchée par un baccalauréat entaché par les fuites de sujets, mais la guerre contre l’obscurantisme n’est pas terminée. Le président de la République lui a renouvelé sa confiance pour mener d’autres batailles décisives contre l’archaïsme et pour une école moderne. Ces trois ministres restent au gouvernement. C’est tant mieux, car chacun d’eux est porteur d’un message du président de la République, celui que l’Algérie ne cèdera pas devant les puissance de l’argent, ni devant les affairistes et encore moins devant les tenants de l’obscurantisme.

M.Boualem Bessaïeh, nommé ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé hier à la nomination de M.Boualem Bessaïeh, en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, représentant personnel du chef de l’Etat, a annoncé un communiqué de la présidence de la République. «Conformément aux dispositions de l’article 92 de la Constitution, Son Excellence, Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a pris ce jour un décret présidentiel portant nomination de Monsieur Boualem Bessaïeh, ministre d’Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, représentant personnel du chef de l’Etat», a indiqué la même source.

Liste des nouveaux ministres

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé hier à un remaniement partiel du gouvernement conduit par M.Abdelmalek Sellal, indique un communiqué de la présidence de la République, dont voici le texte intégral: «Conformément aux dispositions de l’article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, ministre de la Défense nationale, a pris ce jour un décret présidentiel portant nomination des membres suivants du gouvernement:

M. Baba Ammi Hadji, ministre des Finances.

M. Bouterfa Nourredine, ministre de l’Energie.

M. Nouri Abdelouahab, ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat.

M. Chelgham Abdesslam, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.

M. Talai Boudjema, ministre des Travaux publics et des Transports.

M. Ouali Abdelkader, ministre des Ressources en eau et de l’Environnement.

Mme Eddalia Ghania, ministre des Relations avec le Parlement.

M. Boudiaf Mouatassem, ministre délégué auprès du ministre des Finances,

chargé de l’économie numérique et de la modernisation des systèmes financiers».(APS)