Aux firmes françaises plaçant leurs bureaux régionaux au Maroc: Les algériens disent niet!

Aux firmes françaises plaçant leurs bureaux régionaux au Maroc: Les algériens disent niet!

L’Algérie qui vient de fêter le 55ème anniversaire des accords d’Evian qui ont mis fin à plus de 130 années de colonisation féroce est viscéralement attachée à son indépendance.

L’événement tombe à point nommé pour se dire les choses les yeux dans les yeux. Sans haine ni rancune. Même si la page des atrocités subies par le peuple algérien n’est pas définitivement tournée. Les deux pays ont en certes ouvert une autre: celle de la coopération et des échanges économiques, qui constitue le socle sur lequel repose désormais leurs relations. Il n’en demeure pas moins que dans sa politique d’investissement en Algérie la France donne l’impression de se comporter en terrain conquis tout en jouant sur les différends qui opposent Alger à Rabat. A l’instar de la question du Sahara occidental pour laquelle elle a pris fait et cause en faveur du Palais royal. La balance a penché du côté du souverain marocain et cela se traduit par une «frilosité» flagrante des investisseurs français à l’égard de l’Algérie que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier d’ «hypocrisie». En effet, malgré ses immenses potentialités ils privilégient la destination marocaine. Pis encore, ils veulent mettre l’Algérie sous «tutelle marocaine».

A l’exception du groupe Natixis qui a délocalisé des centres de traitement de France vers l’Algérie en créant des emplois, aucune entreprise française n’a placé son siège régional chapeautant tout le Maghreb à Alger, peut-on lire sur le site Mondafrique. «Danone, Bel, Société Générale, Axa Assurances, BNP, Renault, Peugeot, Bull, etc., toutes ces entreprises françaises ont choisi le Maroc pour y implanter leur direction régionale ou la supervision de certaines activités stratégiques comme les finances, le marketing, l’informatique…» souligne ce média. Un choix que ne justifie ni le climat des investissements, qui est devenu très attractif, dans notre pays ni encore moins la qualité reconnue et les compétences avérées et recherchées de ses cadres, de ses spécialistes dans tous les secteurs.

Des opportunités que n’ont pas hésité à saisir des entreprises allemandes, américaines ou chinoises dont les économies occupent les premières places dans le monde. Elles ont une approche entièrement différente et font confiance à l’Algérie. Les affaires sont florissantes chez nous. Ce n’est pas par hasard que le géant américain Général Electric, la banque US Citibank ont jeté leur dévolu sur Alger pour y implanter leur direction pour l’Afrique du Nord alors que la seule grande banque britannique n’est représentée que par sa filiale algérienne à travers le Maghreb. Pfizer et GSK pour le secteur pharmaceutique ont eux auusi misé sur l’Algérie pour développer leurs structures régionales dans la région. Pourquoi ces prestigieuses enseignes françaises n’en font pas de même? «Les entreprises françaises sont hypocrites.

Elles sont conscientes que leurs projets les plus rentables sont en Algérie, mais elles prennent toujours des décisions de management en faveur du Maroc», a confié un consultant franco-algérien qui collabore avec de nombreuses institutions algériennes, cité par Mondafrique. Et c’est au moment où l’Algérie veut mettre fin à sa dépendance par rapport à son pétrole, au moment où elle ouvre de nombreux chantiers dans des secteurs de pointe (industrie, automobile, pétrochimie, agroalimentaire…) que les entreprises françaises ont pris la décision de lui tourner le dos pour de surcroît la livrer à un voisin de l’Ouest qui ne lui veut pas que du bien.

«Lorsque nous mettons les données informatiques, études de marketing, études de financements et données confidentielles sur les projets économiques en Algérie entre les mains des Marocains, c’est conférer au Maroc un avantage important et un atout de domination sur l’Algérie», souligne un ex-P-DG d’une grosse entreprise publique nationale dont les propos ont été rapportés par le site d’investigation créé par Nicolas Beau, ancien journaliste du Canard enchaîné. Il est temps de mettre le holà à cette situation qui menace et hypothèque l’avenir de l’Algérie. Quitte à se tourner vers d’autres cieux où résident des partenaires crédibles, fiables et honnêtes. Les Américains les Allemands, les Chinois, les Russes, les Italiens, les Espagnols… nous ont déjà tendu les bras. A nous de savoir qui choisir.