Autour de la polémique sur les privatisations: Hanoune tire sur Ould Abbès

Autour de la polémique sur les privatisations: Hanoune tire sur Ould Abbès

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«Le PT a convoqué le comité central pour mettre le parti en ordre de bataille…»

Dans sa sortie d’hier, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a vertement critiqué le secrétaire général du FLN. Lors de sa conférence de presse organisée au siège du parti à Alger, elle a soutenu le fait que «des responsables de l’Exécutif, à leur tête des Premiers ministres, ont violé les orientations du président de la République et de la Constitution, alors qu’ils prétendent appliquer son programme», ainsi, poursuit-elle «après les gesticulations du secrétaire général du FLN, autour des privatisations (PPP), finalement il a annoncé dernièrement que le FLN n’est pas contre l’ouverture du capital des EPE pourvu que le patrimoine de ces entreprises soit préservé».

«C’est vraiment une très mauvaise blague qui ne fait même pas rire car la privatisation est toujours synonyme de prédation du patrimoine des entreprises», a-t-elle ironisé. «Comment peut-il saluer la non- ouverture du capital d’Algérie télécom et de Mobilis et soutenir en même temps l’ouverture du capital des entreprises publiques», s’est-elle demandé. «Cette contradiction démontre qu’on ne peut pas cacher le soleil avec un tamis», a-t-elle commenté. Elle a expliqué dans ce sens que «dans son interview à Oxford Business Groupe, le chef de l’ Etat qui a expliqué sa vision économique, a parlé de coopération et d’association entre les secteurs public et privé pour créer des activités et des projets et que son intervention dans ce dossier concerne le fond et non pas la forme».

A la lumière des développements en cours sur la scène politique, où la situation n’est pas loin du point de rupture «le PT a convoqué le comité central pour mettre le parti en ordre de bataille et avoir la boussole politique», a-t-elle indiqué.

Cette convocation est intervenue, selon Louisa Hanoune «après avoir évalué le contexte et mis en exergue les dangers, dont est porteuse la situation actuelle dans notre pays, une situation aggravée par notre environnement immédiat, la confusion politique, le délitement de certaines institutions, et les dérives totalitaires». Et en même temps, poursuit-elle «il y a cette combativité croissante pour imposer l’ordre de la majorité du peuple». Par conséquent, croit-elle savoir, «nous avons constaté que la jonction entre les problèmes sociaux et les aspirations politiques, qui a commencé à se faire déjà au moment des élections locales, est en train d’être amorcée».

«La quantité est en train de se transformer en qualité et nul ne pourra contrôler et prévoir les formes et la nature des développements futurs», a-t-elle fait savoir. En outre, elle a indiqué: «En plus du soutien de principe de ces luttes sociales, le PT se propose de mener des actions envers les plus hautes autorités de l’ Etat». «Il est de notre responsabilité en tant que parti, de discuter de manière approfondie sur la situation générale du pays et de réunir les conditions nécessaire pour que l’année 2018 ne connaisse aucun dérapage ni dérive et ne connaisse pas le sort des pays qui ont sombré dans le chaos, à l’occasion de l’élection présidentielle», a-t-elle prévenu. Sur un autre plan, elle a interpellé le président de la République afin «de retirer le projet de la nouvelle loi sanitaire, et le projet du Code du travail, moyenâgeux». Au sujet des propos tenus par Ahmed Ouyahia qui a déclaré récemment que «certains cercles font bouger le front social», elle répond que «cela ne la surprend pas et que ce dernier, qui va de provocation en provocation, n’a plus le sens de la mesure». «Il fait dans la démesure, d’abord ses propos sont une insulte et une provocation à l’égard des syndicats, des étudiants, des travailleurs et de la jeunesse comme s’il n’avait pas la capacité de dicernement…».

La pasionaria du PT n’a pas été tendre avec Abdelhamid Temmar. Elle a qualifié ses récents propos sur le bilan des privatisations de «farfelus et provocateurs». «Tous les ministres de l’Industrie qui lui ont succédé nous ont qualifié les opérations de privatisation d’une catastrophe, dont l’ampleur des dégâts est incommensurable. En même temps ces privatisations ont fait exploser la corruption», a-t-elle indiqué. «Qu’il se taise! Un jour viendra où le bilan sera dévoilé et les crimes économiques sont imprescriptibles», estime-t-elle. Par ailleurs, ajoute-t-elle: «pour qu’il y ait une cohérence entre les directives et les orientations du président et ce que fait le gouvernement il s’agit de retirer cette Charte de prétendu partenariat public-privé et non pas de promulguer une loi pour sa mise en oeuvre. Il est question aussi de dissoudre le CPE d’abroger la loi 01-04, l’assainissement de la sphère économique «mafiotisée», arrêter la violation du Code des transactions économiques au profit des oligarques à l’origine de la faillite de 2000 entreprises».