ARNAUD MONTEBOURG en visite privée à Oran : “Relocaliser en Algérie plutôt que délocaliser en Chine”

ARNAUD MONTEBOURG en visite privée à Oran : “Relocaliser en Algérie plutôt que délocaliser en Chine”

Faisant une halte sur le site de la chapelle de Santa Cruz, avant de se rendre au domicile de son cousin, le candidat à la primaire de gauche dira ne pas vouloir se servir de ses origines, de son histoire familiale comme d’un atout électoral. 

Le candidat à la primaire de la gauche pour l’élection présidentielle française de 2017 et ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, a vécu hier une journée à l’heure oranaise, lors d’une visite à caractère privé. Mais comme le dira l’intéressé lui-même à Liberté, c’est là, malgré tout, une visite “politique” l’ayant conduit, hier, à la découverte de certains lieux de la ville d’Oran avant de poursuivre son voyage officiel, aujourd’hui, à Alger.

Ainsi, l’homme politique français qui n’a jamais caché une partie de ses origines algériennes — sa mère étant née à Oran en 1939 — est venu à maintes reprises en Algérie, dont une fois en 1982 avec son grand-père Khermiche Ould Cadi, décédé. Suivront d’autres visites au pays et ici même à Oran, en 1985, 1992 et plus souvent encore dès qu’il a eu un “engagement politique à un plus haut niveau” comme lors de la visite d’État du président François Hollande et lors d’un déplacement de l’ancien Premier ministre français Jean-Marc Ayrault.

À chaque fois, Montebourg aura toujours le souci de “resserrer et fortifier nos liens, quels que soient nos vicissitudes et les accidents de parcours”, nous avouera-t-il. Pour lui, “la France et l’Algérie doivent être unies pour le meilleur et pour le pire dans les décennies qui viennent, mais de toute façon unies pour faire face”.

Comme pour revenir sur la polémique de la repentance, l’ancien ministre dira que chaque visite est l’occasion d’“imaginer que nos deux peuples ont tant de choses à faire et à bâtir ensemble. Les séparations de l’histoire doivent être maintenant comblées, on ne peut pas entretenir éternellement, pour les nouvelles générations, des querelles mémorielles. Je crois que la question maintenant est l’avenir du développement économique et commun de nos deux pays”.

Faisant une halte sur le site de la chapelle de Santa Cruz, avant de se rendre en toute intimité au domicile de son cousin, le candidat à la primaire de gauche, dont la venue en Algérie ne serait pas étrangère aux enjeux électoraux en France, dira implicitement ne pas vouloir se servir de ses origines, de son histoire familiale comme d’un atout électoral. “Ce n’est pas un atout, c’est une réalité. Je n’ai ni l’intention de cacher ce que je suis ni l’intention de montrer particulièrement ce que je suis. Chacun le sait et chacun fait avec. C’est pourquoi, pour moi, c’est un voyage politique au sens où il sert à resserrer les liens entre la France et l’Algérie.”

M. Montebourg déclarera encore à Liberté : “Je crois que la question maintenant est l’avenir du développement économique et commun. Je préfère une France industrielle qui relocalise en Algérie plutôt que celle qui délocalise en Chine. Nous avons un intérêt conjoint à développer : le Maghreb et l’Afrique. Les deux piliers, les deux rives de la Méditerranée : la France au Nord et l’Algérie au Sud doivent être unies dans les défis qu’il faut affronter ensemble comme le problème migratoire, la menace terroriste, le dérèglement climatique…

Nous manquons de croissance au Nord et il n’y en pas assez au Sud, donc nous pouvons réussir à stimuler ensemble l’économie des deux rives.”

Quant à Oran qui a vu naître sa mère, Arnaud Montebourg se dira impressionné par le changement et le développement rapide de la ville qui est un atout pour l’Algérie.

À noter que durant sa journée “oranaise”, Montebourg s’est également rendu au site de l’usine de montage Renault à Oued Tlélat.

D. LOUKIL