Arnaud Montebourg en visite à Alger “Dépassons les querelles mémorielles”

Arnaud Montebourg en visite à Alger “Dépassons les querelles mémorielles”

Il est pour des échanges économiques établis sur un pied d’égalité entre les deux pays et loin de tout esprit post-colonial.

Le candidat à la primaire de gauche pour l’élection présidentielle française, Arnaud Montebourg, vient d’effectuer une escale à Alger à la faveur de laquelle il a eu à s’entretenir avec les officiels algériens, notamment le Premier ministre AbdelMalek Sellal et le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, avec lequel il a eu un abondant entretien. Montebourg a eu également à rencontrer quelques représentants de la presse nationale. Il a alors à la faveur d’une conférence de presse répondu à nombre de questions des journalistes.

Il a ainsi rappelé le rôle important de l’Algérie dans la diplomatie française, d’où son actuelle visite, en indiquant que l’Algérie fait partie des trois A qui déterminent la politique étrangère française, à savoir Afrique, Algérie et Allemagne. «Je suis venu porteur d’un message de construction de l’avenir en commun avec tous les défis et les enjeux actuels qui sont devant nous et qui sont plus intéressants que les querelles mémorielles dans lesquelles on risque de s’enfermer.

Il faut laisser les historiens écrire et s’engager dans l’avenir», a-t-il déclaré tout en poursuivant: «Le lien entre nos deux pays est pour moi stratégique parce que les défis qui sont en train de s’ouvrir sont d’une autre nature que ceux d’il y a cinq ou dix ans.» Il a alors évoqué la crise climatique, la chute de la rente pétrolière, la montée du fondamentalisme religieux qui a conduit à des mouvements de terrorisme qui ont frappé pendant dix ans l’Algérie et qui frappent maintenant la France.

Il a ensuite relevé la question du développement économique et les écarts persistants entre le Nord et le Sud et ses conséquences dont la crise migratoire. «Si l’Asie a réussi son développement dans la mondialisation, l’Afrique en est sortie plus appauvrie qu’auparavant. La question du développement africain est fondamentale pour mettre fin au phénomène migratoire qui risque de submerger l’Europe.

La France et l’Algérie sont parfaitement qualifiées pour agir ensemble sur le développement de l’Afrique», a-t-il révélé à ce titre et de souligner que l’Algérie et la France qui sont au coeur de ces enjeux peuvent s’unir de manière extrêmement forte et ce quelles que soient les circonstances et les vicissitudes politiques, pour justement engager cette politique ensemble.

Toutefois, l’intervention de l’homme politique français, laquelle a été abritée par l’hôtel Sofitel d’Alger, a surtout porté sur les préoccupations d’ordre économique et le partenariat algéro-français en matière d’investissement. Tout en rappelant l’expérience réussie de l’usine Renault à Oued Tlélat à Oran, et qui fait office d’exemple de réussite dans le partenariat entre les deux pays, il a néanmoins appelé à un allègement du dispositif algérien réglementaire, surtout que «les PME françaises sont majoritairement de type entreprise familiale et qui ne pourraient se heurter aux fourches caudines de l’Etat».

Fervent défenseur du «consommer français» Montebourg s’est en outre dit favorable au produit algérien produit en Algérie pour que «l’Algérie importe moins, et se développe plus». Il a alors appelé à ce que l’Algérie engage un processus d’investissement plus attractif et plus important que celui déployé présentement, tout en suggérant de moderniser un certain nombre de lois dans ce chapitre-clé.

Au chapitre français, il propose pour financer l’économie française, d’utiliser les ressources d’épargne des Français lesquelles sont très importantes et que constitue l’assurance vie, une assurance qui passe pour être un placement en France pour 1500 milliards d’encours. Montebourg propose 10% de cette manne pour financer l’économie made in France et soutenir les PME françaises qui sont fragilisées.