Le président de la FOREM, Pr. Mustapha Khiati, a plaidé hier «pour une amélioration du cadre législatif, afin de veiller sur la consolidation de l’intérêt suprême des enfants en proie à toutes les insécurités liées au phénomène de l’émigration irrégulière». Pour le Pr Khiati, l’ampleur alarmante prise par le phénomène de la Harga «doit amener les autorités à repenser la stratégie de lutte contre les actes de violence à l’égard des enfants», notamment par l’introduction de nouvelles lois. Aussi, il n’a pas manqué de pointer «la responsabilité des parents envers leurs enfants», du fait qu’ils poussent leur progéniture vers l’émigration clandestine.
L’intervenant est revenu, hier, de prime abord, sur les couples qui prennent le risque de traverser la Méditerranée, avec leurs enfants, «une violation des droits de l’enfance» rappelle-t-il, en soulignant que ces enfants relèvent de la double responsabilité, à savoir de l’État et des parents. Poursuivant, avec un ton triste, il relève «que la place des enfants, jusqu’à l’âge de16 ans, est à l’école, selon nos lois» et par ces pratiques, «leur enfance est volée» ce qui constitue une violation de leurs droits, selon la législation nationale et la Convention internationale des Droits de l’enfant. Insistant plus loin sur «le devoir des parents envers leurs enfants», Khiati a mis l’accent sur la portée de ces pratiques, en déclarant «que des parents œuvrent à «noyer» leurs enfants dans leur aventure meurtrière en Méditerranée» sans manquer de dénoncer, en lançant : «c’est inadmissible.»
Par ailleurs, à l’adresse de ceux ayant réussi à atteindre la rive nord de la Méditerranée, il leur dira que «tout au long de la traversée, ces enfants ont subi des traumatismes, liés au sentiment d’insécurité, des conditions météorologiques extrêmes, outre les incertitudes des lendemains et l’instabilité qui en découlent, arrivés de l’autre côté» s’il n’y a pas eu mort avant. Le président de la Forem Pr Khiati a relevé, plus loin dans son intervention, que «la lutte contre la fièvre de l’émigration irrégulière est la responsabilité de tous», au regard des causes profondes à l’origine de ce phénomène, notamment le cadre de vie et les conditions socioéconomiques difficiles, dont le chômage outre le nombre élevé d’enfants en déperdition scolaire avant l’âge de 16 ans, et l’absence d’activité et d’espaces pour la vie culturelle, sportive et autres.
Poursuivant ses dires, il dira que notre pays «a certes accompli d’énormes avancées en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant» avant de souligner que «les autorités concernées peuvent faire mieux» de façon à ce que la loi, poursuit-il, «suit et s’adapte à ce nouveau phénomène qui touche aux générations futures» a-t-il alerté. Par ailleurs, le président de la Forem a plaidé, à cette occasion, en faveur de «l’unification des numéros d’alerte d’atteinte aux droits des enfants et que cette culture se propage au sein de la famille et de l’école», a-t-il conclu.
Mohamed Amrouni