Accusé de tricherie Volkswagen est menacé de sanctions aux Etats-Unis

Accusé de tricherie Volkswagen est menacé de sanctions aux Etats-Unis

Les Etats-Unis et l’Etat de Californie accusent Volkswagen (VW) d’avoir délibérément contourné les règles en vigueur en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. L’Agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) affirme que VW a équipé ses modèles diesel Volkswagen et Audi des années 2009 à 2015 d’un logiciel permettant de contourner les tests d’émission de certains polluants atmosphériques.

Ce petit logiciel espion enclenchait – a priori à l’insu des conducteurs – un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombres et de se voir décerner un certificat de bonne conduite écologique. Toutefois, une fois le test fini, le mécanisme anti-pollution se désactivait et le véhicule libérait alors dans l’atmosphère davantage de gaz polluants et notamment du dioxyde d’azote, lié à de graves maladies respiratoires dont l’asthme.

Ce dispositif permettait aux véhicules en question d’émettre jusqu’à 40 fois plus d’émissions que le seuil autorisé pour préserver la santé publique, a dit Cynthia Giles, une responsable de l’EPA, à la presse.

Sous la menace d’une amende record

La supercherie aurait toutefois pu passer totalement inaperçue sans la persévérance de l’International Council on Clean Transportation. Cette organisation non gouvernementale sise aux Etats-Unis et en Allemagne a alerté des chercheurs de l’université de Virginie-Occidentale qui, après des tests indépendants, ont mis au jour d’étranges écarts entre les émissions réelles et déclarées de gaz. L’agence environnementale EPA, conjointement avec une agence de l’Etat de Californie, s’est alors saisie de l’affaire et a adressé une notification à Volkswagen le contraignant à rappeler les véhicules incriminés pour « réparer » le système d’émission de gaz.

L’enquête concerne 500 000 véhicules – Golf, Audi A3, Passat et autres Beetle – et la pénalité maximale pour une violation de la loi sur l’air propre (Clean Air Act) s’élève ainsi à 37 500 dollars, portant ainsi en théorie à plus de 18 milliards de dollars ((15,8 milliards d’euros) l’amende encourue par Volkswagen dans ce dossier, précise l’EPA. Un porte-parole de Volkswagen aux Etats-Unis a déclaré que la société coopérait dans le cadre de l’enquête.

L’action du groupe automobile allemand dévissait à l’ouverture de la Bourse de Francfort lundi matin. Le titre a dégringolé de 13 % à l’ouverture, et vers 9 h 30, il chutait de 16,53 % à 135,55 euros, plombant l’indice Dax des trente valeurs vedettes (-0,60 % à 9 857,13 points). Plusieurs maisons de courtage ont déjà abaissé leur recommandation sur le titre. Et le magazine allemand Manager Magazin rapportait lundi matin que Volkswagen allait cesser la commercialisation de modèles diesel aux Etats-Unis.

Scandales dans l’industrie automobile

Cette affaire vient en tout cas s’ajouter à une série de retentissants scandales ayant frappé le secteur automobile américain. Le groupe General Motors (GM) devra ainsi s’acquitter d’une amende de 900 millions de dollars pour avoir dissimulé des informations cruciales sur un défaut mécanique associé à 124 morts et à des centaines de blessés.

L’équipementier japonais Takata est lui visé par une enquête aux Etats-Unis pour des airbags défectueux ayant causé huit morts et à l’origine de millions de rappels de véhicules dans le pays. Maigre consolation pour Volkswagen : l’agence EPA a tenu à préciser dans son communiqué que cette tricherie supposée était sans effet sur la sûreté des voitures concernées.