Accord commercial préférentiel Algéro-Tunisien: Tunis souhaite sa révision

Accord commercial préférentiel Algéro-Tunisien:  Tunis souhaite sa révision

Romdhane Rahli est vice-président de la chambre des boissons non alcoolisées, une structure affiliée à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica). Lors d’un débat sur une chaîne de télévision tunisienne, il a exprimé un point de vue critique sur l’accord préférentiel qui lie l’Algérie à la Tunisie. Aujourd’hui, relève-t-il, les produits tunisiens sont taxés à hauteur de 30% à leur entrée en Algérie, alors que les produits algériens, librement en vente en Tunisie, ne sont soumis à aucune taxe.

Rahli voit là quelque chose d’injuste dont souffrent ses compatriotes industriels. Saïda Hachicha est, elle, directrice générale de la coopération économique et commerciale au ministère tunisien du Commerce et de l’Industrie. Elle a remonté le temps, rappelant qu’il existe un accord commercial entre la Tunisie et l’Algérie depuis les années 90 disposant l’exonération des droits de douane pour les produits échangés entre les deux pays. Et, selon elle, l’accord en question, l’Algérie l’a suspendu. Mais, affirme-t-elle, la Tunisie continue à l’appliquer. Saïda Hachicha a également indiqué que la Tunisie a demandé à l’Algérie de signer un accord préférentiel et de le faire évoluer en perspective de la création d’une zone de libre-échange, ce qui permettrait la circulation libre des biens entre les deux pays. Au plan gouvernemental, l’Exécutif tunisien veut faire progresser les discussions relatives à sa révision.

D’ailleurs, le chef du gouvernement, Youcef Chahed, a déclaré, il y a quelques jours, à l’occasion de la tenue, à Tunis, de la

21e session de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, que son pays “souhaitait la finalisation, dans les plus brefs délais, des entretiens entre les deux parties sur la relance de l’accord commercial préférentiel et sa révision en vue d’améliorer les avantages tarifaires douaniers mutuels et d’étendre la liste des produits”. Chahed a souligné que l’objectif de cette révision “tendait à assurer l’établissement d’un partenariat économique stratégique efficace qui permettra l’impulsion des échanges commerciaux entre les deux pays et l’élargissement de leur base”.

Il est utile de rappeler que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint en 2016 un milliard de dollars, dont 610 millions de dollars d’exportations algériennes (hydrocarbures essentiellement), classant la Tunisie 12e client de l’Algérie. L’Algérie importe de Tunisie du ciment, du phosphate et des produits agricoles et agroalimentaires.

La correction de ce déséquilibre semble constituer une priorité majeure des politiques économiques et commerciales tunisiennes.