Abdelmalek Bouchafa (FFS) à Oran: “Nous ne nous opposons pas à l’Etat”

Abdelmalek Bouchafa (FFS) à Oran:  “Nous ne nous opposons pas à l’Etat”

«La solution est le dialogue», a plaidé Bouchafa expliquant que «tous les sujets à aborder sont liés au règlement de la crise politique».

Le week-end oranais a été riche en activités et activisme politique. Dans le tas, ce sont deux puissances politiques qui se sont disputé samedi le terrain, le vieux parti de l’opposition à savoir le Front des forces socialistes et l’ex-parti unique, en l’occurrence le Front de Libération nationale. Si le parti de Djamel Ould Abbès a opté pour l’auditorium du Centre des conventions, le parti du défunt Hocine Ait Ahmed, par le biais de Bouchafa Abdelmalek, a opté pour la salle de cinéma Es Saâda, ex-Le Colysée.

Celui-ci, tenant son discours devant un parterre acquis dans sa totalité à la cause du FFS, a ouvert le bal des «hostilités» en faisant des déclarations tonitruantes à travers lesquelles il n’a pas cessé de tancer le système. «Notre devoir est historique», a-t-il affirmé ajoutant que «notre objectif est de mettre fin au système autoritaire ayant ouvert toutes les voies aux dérapages». Et d’ajouter que «le système a dévoré la volonté du peuple lors de toutes les occasions».

«Notre devoir est historique»

Le premier secrétaire du Front des forces socialistes, haussant le ton au fur et à mesure de son speech, ira jusqu’à dire cruellement que «ce système ne réussit que dans la création des crises». Abdelmalek Bouchafa, tenant de tels propos, s’est toutefois expliqué en revenant sur la place qu’occupe le Front des forces socialistes sur l’échiquier politique national en tant que formation inscrite dans la ligne diamétralement opposée au système.

Il argumente ses dires en soulignant que «nous sommes fiers d’être dans l’opposition. Mais nous nous opposons au système et non pas à l’Etat». Plus loin encore, il soulignera le rôle que joue le parti de Dda L’ho sur la place publique en réitérant les valeurs du parti reposant essentiellement sur «le militantisme du FFS au profit d’une réelle pluralité politique, syndicale et médiatique».

A partir de cette déclaration, le premier secrétaire du vieux parti de l’opposition revient sur le projet du parti qui mène bataille pour la construction du consensus national.

Pour l’orateur, la crise, qui est politique, doit être réglée politiquement en s’asseyant à la table des discussions et en associant toutes les parties en vue de trouver un terrain d’entente et aboutir à un consensus national ou encore à la sortie de crise. «Si nous voulons aujourd’hui mettre de l’avant notre crédibilité, il est de notre devoir de traiter la crise de manière politique», a préconisé Bouchafa Abdelmalek, déplorant que «l’absence de dialogue accentue davantage la crise». D’autant que, a-t-il ajouté, «le Front des forces socialistes anticipe les événements en apportant des solutions». Trôner au pouvoir ne semble pas constituer l’une des préoccupations du parti du défunt Hocine Ait Ahmed.

C’est Abdelmalek Bouchafa qui réitère la position du parti en affirmant que «notre programme est militant et non gouvernemental. Nous refusons de nous impliquer tout comme nous refusons la gestion tel que c’est le cas chez certains partis». La solution est le dialogue avant d’aborder d’autres questions», a-t-il plaidé, expliquant que «tous les sujets à aborder sont liés au règlement de la crise politique». Sur sa lancée, il a également renouvelé le projet de son parti qui «oeuvre à opérer une alternative démocratique pacifique».

Le premier secrétaire national du FFS a signalé que «le programme électoral de son parti est lié à la question nationale et à la justice sociale, affirmant que les élections constituent une étape d’un long combat pour une Algérie libre, démocratique et souveraine».

La majorité absolue vue par Ould Abbès

L’ex-parti unique n’a pas non plus raté l’occasion en tenant dans la fin de journée de samedi son rassemblement populaire dans l’auditorium du Centre des conventions d’Oran. Celui-ci a été animé par son secrétaire général, en l’occurrence Djamel Ould Abbès. D’emblée, il est longuement revenu sur le rôle joué par le Front de Libération nationale dans l’exercice politique du pays tout en soutenant que «le programme du Front de Libération nationale vise à garantir la stabilité, la paix et la solidarité avec les couches déshéritées».

L’orateur s’est exprimé sur le scrutin de la journée du 04 mai en mettant l’accent «sur la crédibilité du vote devant être approuvé par un engouement massif des électeurs». En faisant de telles déclarations, Djamel Ould Abbès a invité ses bases locales et les militants du Front de Libération nationale à redoubler d’efforts pour mener «une campagne «propre et civilisée».

En motivant de telle sorte la base militante, Djamel Ould Abbès n’a pas fait dans la dentelle en réitérant les objectifs tracés par son parti. En ce sens, il a affirmé que «nous visons la majorité absolue». Sur sa lancée il a expliqué en soulignant que «c’est à partir de cette bataille électorale que se dessinera l’avenir». Dans ce chapitre bien nommé, Djamel Ould Abbès, s’adressant aux différentes organisations et associations sous l’égide de son parti, a été explicite en les invitant à poursuivre le travail d’information et de sensibilisation mené par le biais de caravanes en direction des citoyens.

Au passage, il n’a pas omis d’énumérer les différents projets réalisés dans les différentes wilayas du pays. «Ils (les projets, Ndlr) ont été mis en oeuvre dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a affirmé Djamel Ould Abbès qui a également rappelé le cas de la wilaya d’Oran ayant bénéficié «d’importants acquis».

En ce sens, il a énuméré les stations de dessalement d’eau de mer, les unités de traitement et d’épuration des eaux usées, les routes, le logement, les structures sanitaires et autres installations.

Pour clore son discours, le secrétaire général du vieux parti, a affirmé que «le parti du FLN se distingue des autres partis par sa légitimité historique et révolutionnaire et la pérennité d’une nouvelle Algérie telle que mentionnée dans la proclamation du 1er Novembre 1954».