AFP : Grossière manip !

AFP : Grossière manip !

timthumb (1).jpgLe «journaliste» Serge Daniel, qui n’en est pas à un impair près, pourrait être à la solde du makhzen. En effet, lorsqu’il soutient que des terroristes du MUJAO auraient rejoint les camps de réfugiés sahraouis, et que l’Agence française presse (AEP) publie sa dépêche sans «sourciller», les deux oublient, ou feignent d’oublier qu’il est de notoriété publique que ce groupe criminel, récemment créé, est le fruit des services secrets marocains, et que ces derniers s’en sont servis pour frapper l’Algérie ainsi que pour traiter en sous-main leur très florissant trafic de drogue.

Trop, c’est trop ! Le sieur Serge Daniel, correspondant de l’AFP depuis Bamako, capitale du Mali, vient de récidiver. L’homme, qui pourrait fort bien être un agent au service du makhzen, multiplie les fausses informations et les effets d’annonce trompeurs portant atteinte à l’Algérie et au Sahara occidental, pour le plus grand bonheur de Rabat. Cette fois-ci, il vient de dire que des terroristes du MUJAO (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), ayant fuit le champ de bataille du nord du Mali, auraient trouvé refuge dans les camps de réfugiés sahraouis, et donc sur le territoire algérien. Ce « grand reporter », bien sûr, cite à l’appui de ces mensonges éhontés, une source militaire locale… anonyme. Il va sans dire que cette source n’a jamais existé, et que cette information est un tissu de mensonges qui ne fait vraiment pas honneur à une agence aussi prestigieuse qu’est censée l’être l’AFP. Et, bien sûr, la réaction d’Alger n’a pas manqué de fuser, de tonner même, avec toute la fermeté voulue, par la voix du porte-parole du ministre des Affaires etrangères, Amar Belani. En effet, réagissant à un papier d’angle écrit par Serge Daniel du bureau AFP de Bamako sur « les jihadistes du nord du Mali » et dans lequel il prétend que « de nombreux combattants du Mujao, un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, sont retournés dans les camps du Polisario, à Tindouf », le porte-parole du MAE a indiqué que « nous sommes habitués aux errements intéressés et subjectifs de l’auteur de ce papier d’angle ». « Les développements consacrés au Polisario et au Sahara occidental sont truffés d’allégations mensongères et, bien entendu, pour la commodité de l’exercice, on les attribue à un militaire africain qui, fort opportunément, demande le couvert de l’anonymat », a indiqué Belani. « Il s’agit là d’une grossière entreprise de désinformation, puisque les relais régionaux d’instigation et de repli du Mujao sont bien connus de tous et ils ne se trouvent pas sur le territoire algérien », a affirmé la même source. « Je confirme, par ailleurs, que lors de son récent passage a Alger, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, nous a indiqué que ses propos ont été totalement travestis par l’agence de presse d’un pays voisin pour en faire un montage sur une prétendue connexion entre le Polisario et le Mujao », a encore ajouté le porte-parole du MAE.

En revanche, il serait bon de replacer les choses dans leur contexte. Ici, nous ne citerons aucune source anonyme, mais tout simplement le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Essalek qui lors d’une récente conférence de presse animée à Alger, n’avait pas été par plusieurs chemins pour confirmer ce que tout le monde savait déjà, à savoir que ce groupe terroriste est une création des services secrets marocains. Et c’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, ce groupe criminel n’a pas pour cible, jusque-là, que l’Algérie et le Sahara occidental. C’est en effet lui qui a revendiqué les deux attentats terroristes qui avaient visé les sièges des brigades de gendarmerie de Tamanrasset et Ouargla. C’est également le groupe dirigé par Ould Khero qui a procédé à l’enlèvement de trois travailleurs humanitaires européens dans les camps de réfugiés de Rabouni, dans la wilaya de Tindouf.

Les services secrets et les diplomates marocains «roulent» à la corruption

Pour ceux qui auraient encore des doutes sur les fréquentations sulfureuses du makhzen, il suffit de rappeler encore que l’émir fondateur du GIA, Abdelhak Layada, au plus fort du terrorisme qui frappait de plein fouet l’Algérie, avait été reçu par les défunts Hassan II et son « vizir » Driss Basri. Layada, comme il nous l’avait confirmé personnellement en nous recevant chez lui, à Baraki, s’était vu proposer argent, armes, lieux de repli et protection afin qu’il puisse mettre l’Algérie à feu et à sang. Le Maroc cherchait à affaiblir coûte que coûte son puissant voisin de l’est, allant même jusqu’à fermer ses frontières terrestres avec lui quand l’Algérie faisait l’objet d’un embargo qui ne dit pas son nom, et qu’elle avait donc le plus pressant besoin de l’aide et du soutien de ses voisins immédiats. Hassan II, à cette époque, ne se gênait guère pour fanfaronner, loin qu’il était de se douter qu’un douloureux retour de flamme l’attendait, qu’il désirait faire de l’Algérie un « laboratoire à ciel ouvert et grandeur nature » «Concernant l’islamisme radical, le chef de la diplomatie sahraouie, qui parle en connaissance de cause, de cette activité terroriste dont le Maroc veut faire propager dans la région du Maghreb et du Sahel et qui vient en appui à l’activité de production et d’exportation de la drogue dans cette région, sachant que «la drogue et le terrorisme sont deux faces de la même monnaie», a-t-il dit. Il est de notoriété publique, comme n’ont pas manqué de le relever les derniers rapports internationaux, que le Maroc est le plus gros producteur et exportateur de cannabis dans le monde. Cette activité, et cela relève également du secret de Polichinelle, est pratiqué par de très hauts responsables civils et militaires marocains qui en tirent de forts dividendes financiers tout en s’en servant comme armes contre les pays voisins, notamment l’Algérie. «Le Maroc a saisi la présence de groupes terroristes dans le nord du Mali pour s’infiltrer à travers la drogue et le terrorisme. Il ne s’est pas contenté, de ça, mais a été jusqu’à la création d’un groupe terroriste structuré et entraîné qui cible l’Algérie et le Sahara occidental», a fini d’enfoncer le clou le diplomate sahraoui. Serge Daniel, bien sûr, ne peut ignorer cela. La France et son agence de presse non plus. Or, il est de notoriété publique que Paris soutient la politique colonialiste et criminelle du Maroc au Sahara occidental. Il est de notoriété publique, aussi, que les diplomates et services secrets marocains recourent massivement à la corruption et aux pots-de-vin pour acheter les consciences des uns et des autres à travers le monde.

Ali Oussi