L’Algérie a célébré, hier, la Journée mondiale contre le cancer. Une maladie en constante progression dans notre pays, car selon les chiffres de l’Institut national de santé publique (INSP), plus de 11 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en Algérie.
La wilaya de Bouira compte plus de 300 cancéreux, selon M. Sofiane Laâchachi, président de l’association El-Fadjr. Cette association, dont le siège est à Sour El-Ghozlane, est la seule à prendre en charge les malades atteints de cancer à travers la wilaya. Pour M. Laâchachi, la situation des cancéreux de Bouira tend vers l’amélioration avec l’ouverture en 2015 d’un service d’oncologie au centre hospitalier Mohamed-Boudiaf. “Ce centre nous a énormément soulagés. Désormais, les séances de chimiothérapie sont pratiquées à Bouira et les malades ne sont plus contraints de se déplacer à Tizi Ouzou ou à Alger”, a-t-il fait savoir. Toutefois, notre interlocuteur regrette l’absence d’un centre de radiothérapie à Bouira. “Nous avons, à maintes reprises, interpellé les autorités concernées sur la nécessité de la mise en place d’un centre de radiothérapie. Mais à ce jour, aucune réponse favorable ne nous a été délivrée.” En outre, M. Laâchachi a déploré le manque d’assistance financière de la part des autorités locales, lesquelles, selon lui, au bout de seize ans d’activité, n’ont versé aucune subvention à son association.
“Ni l’APC, ni l’APW, ni même la wilaya ne nous ont versé le moindre centime. Nous vivons grâce aux dons des bienfaiteurs”, a-t-il indiqué. Tout en précisant que les multiples demandes d’audience introduites auprès du cabinet du wali n’ont pas trouvé d’écho favorable. “Nous avons, dernièrement, sollicité le wali de Bouira pour une audience, et ce, afin de lui exposer nos attentes, mais à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse.” Interrogé sur le coût des soins pour les personnes cancéreuses, il l’estimera “très cher”.
“Dans certains cas, il s’élève à plus de 60 000 DA par mois, sans compter les analyses et autres séances de radiothérapie.” Abordant le plan national anticancer 2015-2019, Sofiane Laâchachi soulignera que, pour lui et les malades de son association, les objectifs tracés ne sont pas encore palpables à Bouira. “Nous sommes encore loin… le cancéreux à Bouira continue de souffrir en silence”, s’est-il désolé. Du côté du service d’oncologie de l’EPH de Bouira, certains malades disent être pris en charge dans de “bonnes conditions”.
Selon le Dr Maïz Aroudj-Malika, coordinatrice de ce service, 280 malades ont été pris en charge en 2016. Son service dispose de 20 lits et de 6 salles de soins. Une capacité d’accueil qui sera portée, courant 2017, à 35 lits, selon elle. S’agissant des formes de cancers traités, la spécialiste en cancérologie, le Dr Nabila Maârfi, fera savoir que ce centre reçoit l’ensemble des malades, mais les plus fréquents restent les femmes atteintes du cancer du sein.
