Une journée d’étude a été consacrée au parcours du fondateur de l’ENA: Amar Imache et l’Étoile nord-africaine revisités

Une journée d’étude a été consacrée au parcours du fondateur de l’ENA: Amar Imache et l’Étoile nord-africaine revisités

d-amar-imache-et-letoile-nord-africaine-revisites-b6d68.jpgDeux universitaires bien connus, Karim Salhi et Saïd Chemakh, sont revenus longuement sur la vie et le parcours historique d’Imache Amar qu’ils considèrent comme l’un des précurseurs du mouvement de libération nationale.  

Le parcours de l’un des pionniers du nationalisme algérien, Imache Amar, a été revisité  hier  à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, à l’occasion de la commémoration du 56e anniversaire de sa mort, et ce, au cours d’une journée d’étude dédiée à cette figure emblématique qui fut, rappelons-le, l’un des fondateurs de l’Étoile nord-africaine.

Imache Mohamed, fils d’Imache Amar, dans une brève intervention, a appelé “à élargir la vision sur l’histoire de l’Algérie et de ne pas se concentrer seulement sur cette période de 1954-1962”, car il estime que “nous avons une grande histoire et que le 1er Novembre 1954 n’est que l’aboutissement d’un long processus de maturation et de conscientisation. Le combat mené en 1926 par l’Étoile nord-africaine a été repris par d’autres hommes en 1954 et qui ont pu, par la suite, arracher l’indépendance de l’Algérie en 1962”.

De son côté, Si Ouali Aït Ahmed, officier de l’ALN, reviendra longuement sur la naissance de l’ENA à travers une communication intitulée “Imache Amar ou la dialectique en mouvement” où il a tenu à affirmer que “Messali n’a jamais été un membre fondateur de l’ENA”. “Sur les 22 fondateurs de l’ENA, 17 étaient  de la commune mixte de Fort National dont le village d’Ath Mesbah, un de la vallée de la Soummam et 4 d’autres régions d’Algérie. Mais ayant su tirer des leçons de l’histoire, ils ont fait preuve de nationalisme et, pour éviter toute forme de régionalisme, ils ont alors désigné comme président de l’ENA, Hadj Ali Abdelkader de Relizane. On  parle souvent de Messali Hadj, mais c’est faux car ce dernier n’est arrivé qu’en 1927 et non en 1926. Il n’était même pas parmi les 22 fondateurs de l’ENA”, clamera Si Ouali Aït Ahmed.

L’orateur apportera encore d’autres précisions quant à la confection du tout premier emblème national. “Là aussi, j’ouvre une parenthèse en ce qui concerne l’emblème national. Imache avait pensé à créer un des symboles de la patrie qui est le drapeau national et comme c’est facile de falsifier l’histoire pour certains, on dit souvent que le premier drapeau a été conçu et cousu par Emilie Busquant, la compagne  de Messali Hadj ce qui est encore totalement faux ! C’est toute une commission de l’Étoile nord-africain, désignée par Imache Amar qui a été à l’origine de la conception de l’emblème national en 1934”, a martelé ce chercheur et ancien officier de l’ALN.

Par ailleurs, deux universitaires bien connus,  Karim Salhi et Saïd Chemakh, sont revenus longuement sur la vie et le parcours historique d’Imache Amar qu’ils considèrent comme l’un des précurseurs du mouvement de libération nationale.

Par ailleurs, Nabila Goumeziane, directrice de la culture de la wilaya, a rappelé que “la maison du militant Imache Amar est classée sur l’inventaire des biens culturels protégés de la wilaya” et que “le classement de la maison d’Imache Amar contribuera à la préservation de la mémoire collective de la nation”.

Enfin, il est à signaler que la journée de vendredi a été marquée par une cérémonie de recueillement sur la tombe d’Imache Amar dans son village  d’Ath Mesbah, dans la région de Béni-Douala.