Malgré le deuil national et les restrictions budgétaires: Le Fica s’impose en hommage à Fidel Castro

Malgré le deuil national et les restrictions budgétaires: Le Fica s’impose en hommage à Fidel Castro

Le 7e Festival international du cinéma d’Alger (journées du film engagé) aura lieu du 1er au 8 décembre, à la salle El-Mougar. Au programme de cette édition dédiée à la mémoire de Fidel Castro, un total de 17 films (fiction et docs) de 21 pays (Algérie, Canada, Palestine, Portugal, Yémen…) et deux tables rondes.

Pour dévoiler les grandes lignes du Festival international du cinéma d’Alger (dédié au film engagé), Zehira Yahi, commissaire de l’événement, a donné une conférence de presse, dans la matinée d’hier, à la cinémathèque d’Alger. Avant d’évoquer le programme de cette manifestation, la commissaire est revenue sur les problèmes financiers qui ont touché cette édition qui aura lieu du 1er au 8 décembre à la salle El-Mougar.

“Pour la réalisation de cette 7e édition, nous avons fait appel aux sponsors, à l’instar d’établissements publics exerçant dans le secteur culturel comme l’Onda, l’ONCI, le CADC… Nous avons également sollicité des banques et des ambassades accréditées à Alger”, a annoncé Zehira Yahi. Et de renchérir : “Nous n’avons reçu aucun centime du ministère de la Culture. Car, il nous restait encore de l’argent du budget de l’an dernier. Mais, nous avons été soutenus à travers les institutions culturelles étatiques.” Malgré cette restriction budgétaire, la conférencière a insisté sur le fait que “cette situation n’a rien changé par rapport au déroulement du festival. La qualité des films y est toujours”.

Présent lors de cette conférence, Ahmed Bedjaoui (membre du comité d’organisation) a expliqué à ce sujet : “Nous avons été inflexibles sur la qualité des films. D’ailleurs, avec Yahi nous avons visionné un total de 90 œuvres, avant la sélection finale.” Et de marteler à propos du sponsoring privé : “Les opérateurs de téléphonie mobile devraient s’intéresser à autre chose que le football”. Au sujet du deuil national de 8 jours, décrété suite au décès de Fidel Castro, la commissaire du Fica, a informé qu’“il nous a été suggéré de reporter le festival. Mais, nous ne pouvions pas le faire pour diverses raisons. Nous avons estimé pour être fidèles à la mémoire de Fidel Castro, qu’il fallait au contraire maintenir cet acte culturel, parce que parmi les domaines d’excellence de Cuba, on peut citer la culture. On peut dire que cette édition est dédiée à la mémoire de Fidel Castro”.

Pour revenir au programme de ce Fica, les organisateurs ont annoncé la projection de 17 films en compétition officielle (8 fictions, et 9 documentaires) de 21 pays, notamment la Palestine, le Portugal, le Mexique, le Nigeria, le Canada, la Grande-Bretagne et le Yémen.

Pour l’ouverture, il sera projeté (hors compétition), un film américain The birth of Nation (2016), de Nate Parker (sélectionné aux Oscars 2017). Ayant habitué les cinéphiles à des films de qualité et originaux, le Fica de cette année, ne déroge pas à la règle en proposant des œuvres comme Spotlight (USA, 2015) de Tom Mac Carthy, qui a obtenu six Oscars en 2016. Il y aura également au menu le film britannique I, Daniel Blake (Palme d’Or au festival de Cannes 2016) de Ken Loach. “Les films retenus pour cette édition sont pour la plupart primés, ou sélectionnés aux Oscars 2017”, a informé Zehira Yahi.

Concernant la compétition où il sera attribué aux lauréats des prix symboliques, le jury sera composé dans la catégorie doc de Fatma-Zohra Zaâmoum (présidente), d’Olivier Haddouchi, de Sabrina Draoui, de Denis Martinez et de Mohamed Bensalah. Quant au jury dans la catégorie fiction, il sera constitué d’Abdelkrim Bahloul (président), de Michel Serceau, de Karim Traïdia, d’Allel Yahiaoui et de Sékou Traoré.

Outre les projections, le Fica sera ponctué par deux tables rondes qui seront animées par des professionnels du métier. La première aura pour thématique “Comment accompagner l’émergence d’un jeune cinéma en Algérie”, et la deuxième portera sur “L’engagement au cinéma entre plaidoyers et défis du futur”. À noter que malgré les restrictions budgétaires l’entrée sera gratuite tout au long du festival. Pour les retardataires, il y aura une rediffusion des films à la cinémathèque d’Alger.