Fête de la «Sbeiba»: Une célébration riche en couleurs

Fête de la «Sbeiba»: Une célébration riche en couleurs

Les habitants de la perle du Tassili N’Ajjer, Djanet, ont vibré dimanche aux rythme et airs de la fête ancestrale de «Sbeiba», dans une ambiance riche en couleurs et sonorités, à travers des danses et chants puisés du patrimoine immatériel séculaire de la région, a-t-on constaté.

La grande esplanade de la ville de Djanet, où se déroule chaque année cette fête locale, a constitué, depuis les premières heures de la journée, le point de convergence des nombreux visiteurs et participants représentant les deux ksour voisins et rivaux d’EL-Mihane et de Zelouaz, parés dans leurs plus beaux costumes traditionnels, aussi bien les femmes que les hommes, et arborant pour les uns des épées et pour les autres des instruments de musique traditionnelle, dont le «Ganga», une des pièces importantes pour donner la cadence. Pour Hassani Cheikh, un notable du ksar d’El-Mihane, la fête locale de Sbeiba constitue un grand évènement, eu égard à l’importance qu’elle revêt chez les populations du Tassili N’Ajjer en général, et celle de Djanet en particulier. Cette occasion, coïncidant avec la fête religieuse d’Achoura (10ème jour de Moharrem, premier mois du calendrier hégirien), plus connu localement sous le nom de Tilliline, offre un espace de rencontre entre les habitants des deux ksour au niveau de la placette «Doughia», qui sépare le Sud de Djanet (ksar de Zelouaz) et son flanc Nord (celui d’El-Mihane), a-t-il ajouté. Les esplanades jouxtant les deux ksour concernés par cette fête locale ont enregistré depuis le début du mois hégirien de Moharrem d’intenses préparatifs pour ce grand jour «Tilliline», en plus de la mobilisation de divers moyens et instruments, à l’instar de Takembout et Ganga, avec pour les participants une volonté ardente de s’imposer le jour «J»’, a expliqué Cheikh Hassani.

Une fête au rythme des chants et des exhibitions d’épées

«Sbeiba» donne ainsi lieu à deux phases de concurrence entre les habitants de Zelouaz et d’El-Mihane, dont la première, durant la matinée, est dédiée au rituel défilé des costumes traditionnels de l’homme Targui, sous des airs de chants et de poésies d’amour, de diatribe et de panégyrique, cadencés au rythme de la Ganga. Poursuivant sa description de la fête, Cheikh Hassani a indiqué que la seconde période, l’après-midi, constitue le fait saillant de la Sbeiba, car elle donne lieu, après la prière d’El-Asr, à une exhibition avec des épées, formant un cercle «Aghay N’Watay» (bouclage de l’an), annonçant la clôture de cette fête pour céder place à la remise symbolique du prix du vainqueur de cette édition. Selon la même source, cette fête, classée patrimoine universel en 2014 par l’UNESCO, incarne une importante signification dans le resserrement des rangs de la société, et constitue un lieu de rencontre et de communication pour les populations de la région et de zones limitrophes. Approché par l’APS, le président de l’association «Sidi Amer» de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, s’est félicité de sa participation, en compagnie d’un groupe d’amis, pour la première fois à cette manifestation culturelle qu’il a qualifié «d’important évènement culturel national, valorisant le riche répertoire patrimonial de la culture et du tourisme algérien, à travers la connaissance de près de cette fête annuelle». Il a invité, à travers cette manifestation, les Algériens à se rapprocher et assister à ces traditions pour donner un nouveau souffle au tourisme intérieur, notamment à la faveur des mesures incitatives préconisées par le secteur du tourisme et de l’artisanat.

APS