Pour marquer le 37e anniversaire du Printemps berbère, la Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord (FAAN) organise la deuxième édition du Mois amazigh de Montréal. Une série de festivités étalées sur tout le mois d’avril réconciliera la diaspora avec la culture ancestrale. Au-delà de l’aspect revendicatif, tamazight a aujourd’hui besoin plus que jamais de promotion. C’est ce à quoi s’attèle l’organisation que préside Nordine Rami.
Ainsi, des conférences, des expositions, des ateliers de calligraphie, des soirées artistiques, des projections de films et du théâtre meubleront les week-ends du mois d’avril. Hocine Yahia et Brahim Benyoucef aborderont les rites et croyances berbères et le patrimoine architectural amazigh. Madi Madghis, un Berbère de Libye, animera un atelier de vulgarisation de la calligraphie amazighe.
Pour sa part, Hachemi Touahri reviendra sur l’origine et le fonctionnement des variantes de la langue amazighe, tandis que le Dr Kamel Khidas fera part, lui, de ses recherches sur les données archéologiques et génétiques appliquées sur les racines berbères. Mais le clou de la programmation sera sans doute la conférence conjointe qui sera animée par le Dr Mouloud Lounaouci et Lahsen Oulhadj. Lounaouci abordera une thématique qui fait débat actuellement : il s’agit de l’aménagement linguistique du tamazight.
Après sa reconnaissance comme langue nationale et officielle, tamazight a besoin en effet d’un aménagement de son écriture. Une question technique mais qui cache des ramifications politiques et idéologiques. Pour sa part, M. Oulhadj fera le point sur l’officialisation de la langue amazighe au Maroc. D’autres activités figurent également dans le programme de la FAAN. Des chants féminins (Urar n lxalat) nous replongeront dans l’ambiance des temps anciens où les femmes taquinaient la muse et les métaphores. Le Mois amazigh de Montréal sera inauguré le samedi 1er avril par une soirée artistique qui sera animée par une pléiade d’artistes kabyles établis à Montréal, à l’image de Salah Aït Gherbi, Amar Hamel, Norkane, etc.
Kaci Boussad, membre du groupe Idurar, animera le gala de clôture le 29 avril en compagnie de Malika Yami. En phase de restructuration, la Fédération des Amazighs de l’Amérique du Nord a approché des associations culturelles pour l’organisation conjointe du Mois amazigh de Montréal. Si certaines structures ont accepté de collaborer, ce n’est pas le cas d’autres organismes qui se sont rétractés après avoir donné pourtant leur accord de principe, ce qui peut créer un schisme dans le mouvement associatif amazigh au Canada.
