Le «come-back» du secrétaire général déchu du FLN, Abdelaziz Belkhadem, à l’ex-parti unique se précise. Hormis l’appel lancé par bon nombre de militants et cadres du Front de libération nationale pour demander son retour, l’ancien ministre d’État aurait été reçu, dimanche dernier, par le président de la République.
Comme annoncé en exclusivité par «Le Courrier d’Algérie» (voir l’édition de 13 janvier 2014, ndlr), les membres du comité central s’apprêtent à se réunir le 25 du mois courant pour la destitution de l’actuel patron du parti, Amar Saâdani en l’occurrence. «Les jours de l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale sont bel et bien comptés», affirme-t-on.
À en croire nos sources, le président de la République aurait accordé, dimanche dernier, une audience au secrétaire général déchu du Front de libération nationale. Si aucune information n’a encore filtré sur la teneur des discussions, il n’en demeure pas moins, ajoute-on, que la situation prévalant au sein du parti aurait été l’«ordre de jour» de la rencontre. Par ailleurs, nos sources ajoutent que plusieurs militants et cadres du FLN ont rencontré Belkhadem le lendemain (avant-hier, ndlr) pour demander son retour au poste duquel il a été éjecté le 31 janvier dernier.
«Parmi les présents, l’on apercevait surtout des membres du comité central et des mouhafedhs», précise-t-on. Cela étant, l’ancien ministre d’État et représentant personnel du président de la République s’est dit disposé à revenir au parti pourvu que, poursuit-on, son élection se fasse par la voie de l’urne. «Il (Belkhadem, ndlr) ne s’est pas opposé quant à l’idée de regagner son poste duquel il a été éjecté en janvier dernier.
Mais, il a cependant conditionné son retour par l’organisation d’une élection », précise-t-on. Avant de poursuivre : «Le secrétaire général déchu du Front de libération nationale ne veut pas que sa légitimité soit contestée, comme c’est le cas pour Saâdani qu’on accuse d’avoir réuni illégalement les membres du comité central le 29 août dernier au niveau de l’hôtel El-Aurassi. D’où son insistance sur le fait qu’il doit être élu par la voie de l’urne». Belkhadem qui, il faut le dire, n’a été que l’arbre qui cachait la forêt dans la crise du FLN pourrait facilement revenir au parti, surtout lorsque l’on sait qu’il n’a été évincé qu’avec quatre voix d’écart lors de la session de 31 janvier dernier et que son départ n’a pas mis fin à la situation de blocage au sein de l’ex-parti unique puisque ce dernier est resté plus de sept mois sans SG.
D’ailleurs, l’ancien ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, qui était parmi ceux qui ont voté contre Belkhadem, regrette, selon nos sources, le départ de ce dernier. Toujours dans le même contexte, il convient de noter, à titre de rappel, que l’ancien patron du Front de libération nationale a pu « sonder » sa popularité lors de la rencontre des élus et des cadres du parti organisée samedi dernier au niveau d’un chapiteau jouxtant la coupole du 5-Juillet, à Alger.
Son successeur qui prononçait un discours a été perturbé par plusieurs militants qui se sont bousculés sur la scène où il se trouvait pour saluer leur «idole», tout en scandant «Belkhadem, Belkhadem !». L’ancien président de la Chambre basse du Parlement est désormais, donc, sur une corde raide. Premier indice : des conflits au sein du bureau politique qu’il a, lui-même, désigné au terme de la dernière réunion du comité central tenue à l’hôtel El-Aurassi le 15 novembre dernier. Selon nos sources en effet, cette instance est en train de se fissurer puisque des «conflits» commencent à se profiler à l’horizon.
Cela, au moment où le chargé de l’information auprès du FLN, Saïd Bouhedja, se contente, à travers un communiqué laconique transmis à notre rédaction, de saluer tous les militants qui ont fait le déplacement à la coupole du 5-Juillet samedi dernier et de réaffirmer aussi le soutien de ce dernier à Saâdani. Le même document rappelle, en outre, que les membres du BP se sont réunis dimanche dernier pour passer en revue certaines questions, notamment celles d’ordre organique. En tout cas, une instruction aurait été donnée, rappelonsle, d’en haut pour «inviter» les membres du comité central à une session extraordinaire qui se tiendra, sauf miracle ou changement de dernière minute, le 25 du mois courant. Chose qui confirme, si besoin est, que l’«affaire Saâdani » sera bientôt classée ….
Soufiane Dadi
