Santé: Boudiaf déclare : «Les projets de CHU dans le Sud gelés, mais pas annulés»

Santé: Boudiaf déclare : «Les projets de CHU dans le Sud gelés, mais pas annulés»

La réalisation de nouveaux centres hospitalo-universitaires (CHU) dans les wilayas du Sud du pays est «gelée pour le moment», réaffirme le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui précise que leur réalisation n’est pas certes annulée et pourrait être relancée.

Le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf a assuré auparavant que les CHU (projetés) sont gelés mais non annulés, une décision de gel annoncée voilà quelques mois et qui n’a aucun lien avec le contexte économique national suite à la réduction des revenus et rationalisation des dépenses. En réponse à une question d’un député de la wilaya de Béchar, lors d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre a imputé le gel des projets de réalisation de centres hospitalo-universitaires dans les wilayas du Sud, initiés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux coûts élevés des offres des bureaux de réalisation des sociétés multinationales.

Il faut parler de l’offre financière proposée pour la réalisation de ces hôpitaux, déclare le ministre. Or, «c’est une offre inimaginable, de 170% de plus que ce qui a été formulé» pour les études et la réalisation des CHU, relèvera Abdelmalek Boudiaf qui considère que cette proposition financière «n’est pas normale». Ainsi, le gel décidé en raison du caractère «inacceptable» de cette «offre trop élevée», considérera le ministre de la Santé.

«Ces projets sont actuellement gelés et peuvent être relancés prochainement», a indiqué le ministre, ajoutant que cette wilaya (Béchar ) dispose de structures hospitalières, de médecins spécialistes et de professeurs universitaires capables de gérer le secteur de la santé au même rythme qu’un hôpital universitaire.

Le ministre a saisi l’occasion pour rappeler l’arrêté ministériel de 2013 portant création de 23 centres hospitalo-universitaires. «Il sera procédé progressivement à l’ouverture de nouveaux centres spécialisés en chirurgie, oto-rhino-laryngologie (ORL), pneumologie et cancer», a-t-il affirmé. Dans le même contexte, le ministre a ajouté que l’hôpital actuel de la ville de Béchar remplit le rôle d’un hôpital universitaire, à l’instar de ce qui se fait dans la wilaya de Béjaïa depuis des années, sans pour autant priver ces régions des services hospitalo-universitaires.

Avec une charge annuelle de 405 milliards de DA

Plus de 52 % des bénéficiaires de retraite directes ont moins de 60 ans. Plus de 52% des bénéficiaires de retraite directes servies par le système national de retraite, avec une charge financière annuelle de plus de 405 milliards de DA ont moins de 60 ans, selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Selon un document du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, le bilan cumulé de l’application du dispositif 97-13, de 1997 à 2016, montre que près de 890 000 retraités sont des bénéficiaires de retraite avant 60 ans.

Ce dispositif a entraîné, pour un nombre important de travailleurs, des départs à la retraite anticipée à partir de 50 ans, ce qui a entraîné pour la Caisse nationale des retraites (CNR) «un manque à gagner pour les recettes de cotisations et surtout une augmentation significative de la dépense de retraite». Le système national de retraite sert actuellement plus de 3 millions de pensions et allocations de retraite pour une dépense globale annuelle de plus de 870 milliards de DA. Le ratio du nombre de travailleurs cotisants pour un retraité est actuellement à 2,1, alors que la norme pour garantir la viabilité d’un système de retraite est d’au moins 5 actifs cotisants pour un retraité. Le ministère a souligné que cette situation a engendré des difficultés financières structurelles pour la CNR, qui ont été prises en charges en 2015 et 2016 par la solidarité inter-caisses, notamment celle de la caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas). Dans le souci de préserver le système de retraite et de garantir sa pérennité pour les générations futures, et en application de son programme approuvé par le Parlement en 2014, le gouvernement a engagé un projet de réforme après une concertation avec les partenaires sociaux (UGTA-patronat) lors de la 19e tripartite du 5 juin 2016. Cette réforme vise à revenir à l’âge légal de départ à la retraite, fixée par la loi et à abroger l’ordonnance 97-13 relative à la retraite sans condition d’âge et à la retraite proportionnelle.

Gouvernement et UGTA pour convaincre sur le nouveau système de retraite

Le gouvernement et l’UGTA se déploient et tentent d’expliquer leur argument sur le nouveau système de retraite qui entrera en vigueur à partir de l’année prochaine, en tentant de trouver des solutions meilleures susceptibles d’éviter la fronde sociale.

Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, explique la réforme par le souci de sauvegarder l’équilibre de la Caisse nationale de retraites (CNR). Le système de retraite explique-t-il, fait face à un «gros fardeau» avec le versement chaque année de 870 milliards de dinars pour 3 millions de retraités. Le ministre du Travail, lors d’une journée d’information sur le nouveau projet de retraite, a indiqué que ce nouveau système est instauré pour conforter les droits des citoyens et garantir les équilibres financiers de la caisse nationale des retraites (CNR). Le ministre qui présidait avec le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) Abdelmadjid Sidi Said la cérémonie d’ouverture de la rencontre, rappellera par la suite dans quelles conditions historiques était instaurée la retraite sans conditions d’âge. C’était en 1997 dans les circonstances particulières du programme d’ajustement structurel élaboré par le gouvernement suite à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI). El Ghazi reconnaîtra cependant que le projet qu’il défendra bientôt devant le Parlement est dicté par les «difficultés financières» et vise à éviter toute crise que la caisse pourrait rencontrer à l’avenir. Il ajouta qu’il sera aussi question dans cette affaire de sauvegarder le système national de retraire dans le cadre de l’égalité et de la justice sociale.

Au sujet des métiers pénibles, qui ne seront pas concernés par la retraite à 60 ans, le problème n’est pas encore cerné. Une commission comptant des experts de différents domaines, dont des médecins, mise en place, y travaille pour examiner les sources de financement de la CNR de manière à garantir sa pérennité.

De son côté, Abdelmadjid Sidi Said, fera savoir que juste après l’adoption du projet, la commission étudiera les sources de financement de la CNR pour assurer sa pérennité. Selon Sidi Said, il n’y a pas que des candidats au départ à la retraite anticipée ; il y en a qui veulent travailler au-delà de 60 ans. La Centrale syndicale a enregistré 657 000 demandes de travailleurs ayant exprimé le souhait de poursuivre le travail après l’âge minimum de la retraite défini à 60 ans, dira-t-il.

Il y a lieu de souligner que le nouveau système de retraite est contesté par certains syndicats qui ont menacé de sortir dans la rue en guise de manifestation si le gouvernement met en application la suppression du départ à la retraite sans limite d’âge.