Renault en Algérie, une question de géopolitique

Renault en Algérie, une question de géopolitique

Le groupe Renault annonce avoir vendu 381.663 v√©hicules dans le monde sous ses trois marques (Renault, Dacia et Renault Samsung Motors) en juillet-ao√ªt, soit 11,4% de plus que sur les m√™mes mois de 2006. /Photo d'archives/REUTERSPrès de quarante ans après avoir arrêté la production de la Dauphine sur place, Renault veut revenir en Algérie avec une nouvelle usine de fabrication. Mais ce retour prend du temps, pour des raisons diplomatiques avant tout, indique un site consacré à l’automobile. Selon la même source, à la direction Renault, on assure qu’il n’y aucune avancée dans le dossier.

« Pourtant depuis plusieurs jours, les déclarations se multiplient autour du projet d’une usine en Algérie ». Néanmoins, selon une autre information rapportée par une autre source, il y a moins d’une semaine, le Directeur général adjoint et directeur commercial du groupe Renault, Jérôme Stoll, a confirmé, en milieu de la journée du 10 janvier, l’avancée du projet industriel de Renault en Algérie,  » un marché qui compte pour le groupe ». « Nous avons des discussions avec le gouvernement algérien et nous espérons avancer en 2011 », a expliqué Jérôme Stoll.

Le 3 janvier, le ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissements, Mohamed Benmeradi, a considéré que « les nouvelles propositions du groupe sur le projet étaient acceptables », mettant l’accent sur les attentes de la partie algérienne. Selon lui, Renault serait prêt à produire 75 000 unités par an avec une gamme de quatre modèles, contre 50 000 véhicules dans la première proposition. Il aurait surtout accepté d’associer l’Algérie au processus de commercialisation des voitures produites dans la future usine. Selon la Chambre française de commerce et d’industrie en Algérie (CFCIA), si le constructeur français s’accroche aux longues négociations en cours, c’est qu’il a  » besoin d’un site dans le pays « . Et ce, même si Renault a un site de production dans le pays voisin, le Maroc ».  » Le marché algérien est cinq fois plus grand que celui du Maroc, assure un responsable de la CFCIA désireux de rester anonyme. Mais Renault ne veut pas faire venir les véhicules depuis le Maroc, car les conditions politiques ne le permettent pas. Le seul moyen de faire passer les voitures serait la mer, et cela coûterait très cher. Selon une autre source proche du dossier, « L’intégration entre les pays du Maghreb est loin d’être celle souhaitée, notamment les problèmes de terrorisme ». Reste à savoir quand l’usine sortira de terre. Selon la CFCIA, le projet Renault est loin réalisé.

L’allemand Volkswagen, qui n’a pas souhaité commenter cette information, serait mieux placé pour ouvrir un site sur place. « Les Français veulent aller très vite, les Allemands aussi, souligne le ministre algérien. Nous, nous prenons le temps d’examiner tous les aspects ». Le gouvernement algérien a mis en place un comité de suivi pour mener à bien les discussions avec les partenaires étrangers.

B. Chellali