Louisa Hanoune «pleure» le général Toufik

Louisa Hanoune «pleure» le général Toufik

louisa-hanoune-toufik1-500x331.jpgLa patronne du parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, semble encore sonnée par la foudroyante mise à la retraite du général Toufik. Trois jours après un silence remarquable, elle a fini par prononcer ses premiers mots sur l’affaire. L’ouverture aujourd’hui d’une rencontre des membres du bureau politique de son parti, lui a offert une tribune pour dire ce qu’elle pense du départ du chef du DRS et ses possibles implications.

Et comme il fallait s y attendre, Louisa Hanoune, tombe des nues. «C’est une question très sensible et sa lecture requiert une attention, de la sagesse et un débat approfondi » a-t-elle estimé. La responsable du PT soutient que l’affaire est sensible par rapport «aux retombées qu’elle peut avoir sur les plans national et international particulièrement concernant la lutte contre le terrorisme dans un contexte lourd de dangers pour les nations ».

Autrement dit, Mme Hanoune ne semble pas être «briefée» ni de la présidence ni du DRS, se contenant de tirer des plans sur la comète.

Groggy

Mais si elle se garde de trancher sur les tenants et les aboutissants du renvoi de Toufik, elle ne s’est pas empêchée d’ouvrir des pistes d’analyses. Des pistes qui débouchent, naturellement, d’après elle, sur une prétendue volonté d’affaiblir le DRS voire même de contenter certaines puissances occidentales suggère-t-elle. A l’appui, Mme Hanoune, soulignera que l’Algérie est considérée à travers le monde comme étant «un exemple dans la lutte contre le terrorisme grâce à l’ANP et surtout au DRS».

Y a-t-il donc volonté de casser la force de frappe de l’Algérie à travers la restructuration du DRS ? Pour Louisa Hanoune cela semble tellement évident, quand elle s’interroge sur «le but du détricotage du DRS» et «de l’emprisonnement du général Hassan qui était le premier responsable de la branche de lutte contre le terrorisme au DRS ?».

C’est dire son souci de ne pas trop s’avancer; la patronne du PT privilégie pourtant une certaine lecture qui voudrait que le général Toufik et son ex adjoint Hassan seraient victimes d’un coup bas.

Pourquoi « détricoter » le DRS ?

«les victoires du général Hassan en matière de lutte contre le terrorisme sont connues ( …) dit-elle. Quand on jette en pâture un responsable d’une telle pointure, qui est exposé à un jugement à la CPI, on fragilise l’armée et la structure de lutte contre le terrorisme. Et c’est une source de démoralisation des soldats», assène en effet Louisa Hanoune.

Plus directe encore, Mme Hanoune estime que «le plus grand perdant c’est l’immunité de l’État et donc l’immunité du pays à travers le détricotage du DRS et qui peut affecter la stabilité de l’ANP ». Autre «chef d’inculpation» que retient Mme Hanoune contre la décision du président de limoger ToufiK, le fait que le DRS soit devenue d’après elle une «coquille vide» dont a hérité Athmane Tartag mettant en avant le fait que la structure «ne peut pas enquêter sur la corruption».

«Ce sont les mafias, les voleurs et les corrompus qui en bénéficient», accuse, Louisa Hanoune plus que jamais offensive ces derniers temps. D’ailleurs elle n’épargne même pas le président qu’elle pourtant soutenu pendant plus de dix ans, avouant ne pas comprendre ses «décisions relatives au DRS».

«Peut on imaginer Obama dépouiller la CIA de ses prérogatives ou un transfert de certaines de ses prérogatives au Pentagone ? Peut-on imaginer une telle attitude aussi chez Cameron, Merkel ou Hollande ? », s’interroge-t-elle dépitée. Bien qu’elle se soit clairement positionnée contre le sort réservé à Toufik et ses collaborateurs, Mme Hanoune se défend de subir des «injonctions», «interférence ou chantage, y compris de la présidence».