Louisa Hanoune appelle le président à faire le nettoyage, “Il y a des ministres prédateurs et compradores”

Louisa Hanoune appelle le président à faire le nettoyage, “Il y a des ministres prédateurs et compradores”

louisa-hanoune-pt_848058_679x417.jpg«L’Etat est gangrené par les affairistes et lobbies.»

Le PT ne peut être indifférent de la composante du gouvernement, dixit Mme Hanoune. La secrétaire générale de cette formation, appelle le chef de l’Etat à accélérer le remaniement gouvernemental. Ça urge dans ce sens que «Bouteflika doit nettoyer les écuries d’Augias du gouvernement», a déclaré, hier au siège de sa formation, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, lors de son allocution d’ouverture des travaux de la réunion de son bureau politique. En faisant allusion à Amar Ghoul et Abdessalem Bouchaouareb, elle indique que «des ministres servent avec zèle les intérêts des prédateurs et des compradores».

Pas seulement, aujourd’hui, affirme-t-elle «l’Etat est gangrené par les affairistes et lobbies». «La collusion entre la politique et les milieux d’affaires est institutionnalisée. Le fief de ces derniers qui visent le pillage des actifs d’entreprises publiques, biens de l’Etat, le foncier agricole et industriel, sous couvert de l’investissement, est au coeur même des cercles de décision de l’Etat», a-t-elle déclaré. Pour preuves, dit-elle «le ministre des Transports en connivence avec le président du FCE, Ali Haddad, tentent d’ouvrir l’espace aérien au privé». A travers son avant- projet de loi sur l’aviation civile, visant l’ouverture du ciel algérien aux compagnies aériennes étrangères, l’Open Sky, le ministre des transports «veut créer un cadre réglementaire consacrant la déréglementation et le revirement dans l’orientation souveraine de l’Etat, en catimini», d’après la première responsable du PT.

Ce projet de loi se trouve actuellement en examen au niveau de la commission du transport de l’APN. Selon Mme Hanoune, l’adoption de ce projet sera «une porte ouverte aux compagnies low cost qui opèrent dans le cadre de la totale dérégulation et des accidents d’avions». Le FCE vise aussi l’ouverture du «transport maritime» au privé d’où, soutient-elle, «la campagne d’une extrême brutalité menée contre la compagnie publique de transport aérien, Air Algérie ainsi que la Cnan». De ce fait, le PT tire la sonnette d’alarme sur cette «situation de collusion entre la politique, les affaires et les entreprises». La pasionaria du PT n’a pas épargné le ministre de l’Industrie, sans toutefois le citer. «Le siége de la Société de gestion des participations de l’Etat (SGP) serait sur le point d’être cédée au FCE», a-t-elle révélé. Elle reproche également aux «quelques membres du FCE d’être contre la règle des 51/49% régissant l’investissement étranger en Algérie». «Le président du FCE, Ali Haddad, se permet aujourd’hui non seulement d’ instruire les ministres, mais aussi de donner des orientations aux députés, de demander une loi de finances complémentaire et l’ouverture du ciel algérien au privé», déplore-t-elle

La télévision publique a été également fustigée par Mme Hanoune… Cela «est une atteinte d’une extrême gravité aux institutions et à la démocratie»,dit-elle. L’Entv et d’autres médias publics, seraient coupables de «déviation», selon la secrétaire générale du PT, car ayant donné la parole à ceux qu’elle appelle «les charlatans» ou les animateurs des manifestations anti-gaz de schiste à In Salah. Dans ce contexte, Louisa Hanoune très à cheval sur ce qu’elle considère comme «droit de la nation d’exploiter toutes ses richesses», affirme que «la situation a évolué à In Salah», après le communiqué du Conseil des ministres restreint qui a promis la création de neuf wilayas déléguées et le lancement d’un plan de développement au Sud.

A l’instar de Amar Saâdani, Mme Hanoune accuse «la France, notamment sa représentation diplomatique en Algérie, et les ONG internationales d’être derrière l’intox dont sont victimes les habitants de In Salah». Par ailleurs, elle a appelé le président de la République à relancer le projet de la révision de la Constitution qui a accusé beaucoup de retard, en soulignant que «ce projet permettra la recomposition politique des institutions élues, notamment l’APN et les assemblées locales».