Le virage dangereux de Amar Ghoul

Le virage dangereux de Amar Ghoul

Capture plein écran 21042012 122611.jpgLa campagne électorale qui s’apprête à boucler sa première semaine enregistre son premier dérapage ou plus exactement son premier dépassement dangereux. Et le fautif n’est autre que celui qui veut se tailler le costume de constructeur de l’autoroute Est-Ouest sur le dos du peuple.

En effet, Amar Ghoul qui mène la liste de «l’alliance verte» des trois partis islamistes (MSP, Ennhada ET Al Islah) s’est permis l’outrecuidance de poser sur une affiche avec en arrière plan le tracé de l’autoroute Est-Ouest. Message à peine subliminale : «c’est moi qui ai construit cette méga infrastructure».

Pour un candidat d’obédience islamiste, c’est sans doute un cas de flagrant délit de mensonge. Une telle infrastructure pour laquelle l’Etat algérien a mis plus de 12 milliards de dollars qu’il a coupé de son budget ne serait finalement que l’œuvre de Monsieur Ghoul… Quel culot !

C’est incontestablement un dérapage incontrôlé de la part de Amar Ghoul qui, à défaut de faire valoir ses qualités s’il en a, abuse ainsi de la crédulité des algérois pour leur faire croire que l’autoroute c’est lui. La volonté de puissance de ce ministre est apparemment proportionnelle à la longueur de l’autoroute Est-Ouest.

Mais puisque il s’est permis de personnaliser cette oeuvre du peuple algérien, il ferait mieux de préciser dans son affiche que le procès du scandale de la même autoroute s’est ouvert ce mercredi…

Le comble est que la commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) n’a pas jugé utile de commenter cette grave entorse. Pourtant elle est censée avoir jeté un coup d’œil sur les affiches avant leur impression. Le reproche vaut également pour le gouvernement qui n’a pas pu prendre la mesure de l’ego hypertrophié de ce ministre qui attribue les réalisations nationales confiées à son département, à son effort personnel.

En toute état de cause, ce ministre qui concoure à Alger sous le slogan : «Amar Ghoul Votre espoir», comme s’il était candidat à la présidentielle, a enfreint le code éthique de la compagne électorale. La moindre des choses est qu’il soit verbalisé comme le sont tous les chauffards qui empruntent quotidiennement l’autoroute Est-Ouest, celle de l’Algérie, pas de Ghoul.