Le mouton de l’Aïd ou l’autre sacrifice,La saignée !

Le mouton de l’Aïd  ou l’autre sacrifice,La saignée !

1 (4).jpgLes Aïds se succèdent et se ressemblent. Le prix du mouton est inaccessible. Une virée dans certains points de vente à Alger renseigne sur les prix prohibitifs du rituel du sacrifice.

La tradition fait qu’à chaque veille de l’Aïd El-Adha, des points de vente de moutons sont érigés un peu partout dans la Capitale et parfois d’une façon anarchique causant des désagréments aux citoyens. En cette matinée de samedi-jour férié- l’affluence est bien visible au niveau de ces points de ventes improvisés dans chaque quartier.

Ces points quasiment envahis par les citoyens à la recherche d’un mouton à bas prix donnant également lieu à d’interminables va-et-vient d’automobilistes et de maquignons à travers ces marchés.

De Cheraga à Bordj El-Bahri en passant par Bab El-Oued et El Harrach, le prix du mouton est jugé hors de portée des petites bourses. Pas moins de 25 000 dinars pour un mouton de taille moyenne et le bélier se négocie à partir de 35 000 dinars. Cette situation a contraint la plupart des citoyens de rentrer chez eux bredouille. «Encore une fois, le mouton se fait des ailes», commente Chérif, père de deux enfants.

Au rythme où vont les choses, l’Aïd perd de plus en plus son charme, regrette-t-on. À qui incombe la responsabilité de la cherté du rituel du sacrifice ? Certes, les prix du mouton obéissent, en toute logique, à la loi de l’offre et de la demande qui fait que son prix augmente en pareille occasion. Mais atteindre les 40 000 dinars voire plus, n’a rien à voir avec les règles du marché.Tout le monde saute sur «l’occasion» pour se reconvertir en maquignon.

Les éleveurs et les maquignons se rejettent la balle. Chacun accuse l’autre. Les premiers estiment que les maquignons imposent leurs diktats sur le marché alors que les maquignons accusent les éleveurs de céder leurs marchandises à des prix élevés. Peut importe celui qui est derrière cette situation, l’acheteur reste l’otage de l’appétit insatiable des uns et des autres.

110 POINTS DE VENTE AUTORISÉS À TRAVERS 43 COMMUNES Par ailleurs, la wilaya d’Alger a désigné 110 points de vente de moutons à travers 43 communes en prévision de l’Aïd El- Adha alors qu’un arrêté préfectoral interdisant l’exposition informelle de moutons et leur déplacement en grand nombre dans les rues de la Capitale a été promulgué récemment.

À quelques jours de l’Aïd El-Adha, tous les services compétents de la wilaya d’Alger sont à pied d’oeuvre pour appliquer l’arrêté de la wilaya N°3212 du 27 octobre 2010, qui règlemente la vente de moutons au niveau des communes disposant d’espaces adéquats pour cette activité et l’interdit dans les communes dépourvues de tels espaces.

Cet arrêté interdit pour la première fois la vente de moutons dans des communes précises qui ne disposent pas d’espaces adéquats, ainsi que le déplacement des moutons en grand nombre dans les rues du centre-ville. La direction de l’Agriculture de la wilaya d’Alger a souligné qu’elle avait pris contact, depuis plus d’un mois, avec toutes les circonscriptions administratives de la wilaya d’Alger et les présidents d’APC en vue de désigner des points de vente de moutons en prévision de l’Aïd El-Adha et garantir, ainsi, le bon déroulement de l’opération.

La direction a également proposé un projet de décision définissant tous les points de vente autorisés, ainsi que les noms des vétérinaires qui prendront en charge le contrôle des troupeaux de moutons au niveau de ces points de vente, a ajouté la même source.

En cas de manquement, les contrevenants s’exposeront à «la saisie des moutons et au paiement d’une amende», a-til prévenu. L’inspecteur vétérinaire de la wilaya d’Alger, le docteur Yahia Naoui, a, quant à lui, souligné qu’outre le contrôle cyclique des troupeaux de moutons tout au long de l’année, les vétérinaires intensifient leur travail à l’approche de l’Aïd El-Adha et durant les deux jours de l’Aïd afin de préserver la santé des citoyens.

Hacène Nait Amara