La CNTLD prête à s’asseoir autour d’une table avec le pouvoir

La CNTLD prête à s’asseoir autour d’une table avec le pouvoir

arton6455-284ed.jpgLe message a failli échapper aux observateurs de la scène politique… Ouyahia avait indiqué, au sortir de sa rencontre avec le leader du MSP Makri, que le président Bouteflika « reste ouvert au dialogue avec l’opposition ».

Les responsables de l’Instance de Suivi et de Coordination (ISCO) de l’opposition se sont réunis lundi dernier au siège du FJD pour faire le point de la situation politique et organique.

Dans le communiqué qui a sanctionné la réunion, à laquelle avaient pris part, outre Abdellah Djaballah, Abderrazak Makri du MSP, Mohcine Bélabbas du RCD, Mohamed Douibi d’Ennahda, Smaïl Saâdani (Jil Djadid) et le Dr Ahmed Benbitour, ces derniers ont réitéré leur volonté de s’asseoir autour d’une table avec le pouvoir. Les signataires du communiqué ont redit leur attachement à l’action politique commune, dans le cadre de la CNLTD et de son document fondateur, la plate-forme de Mazafran.

Au sujet de la situation politique du pays, les participants ont renouvelé leur mise en garde au pouvoir quant à « la gravité de la situation politique que vit le pays ». Ils renouvellent leur appel à une « transition démocratique négociée pour épargner au pays les périls qui le menacent ».

S’agissant des perspectives politiques, les responsables de l’ISCO envisagent une action politique commune pour préparer un programme qui se présente, selon leur appréciation, sous de mauvais auspices. Sur le plan organique, il s’agit surtout de cohésion dans le travail, sans doute une allusion à la récente rencontre entre Makri et Ouyahia, rencontre qui a quelque peu ébranlé la confiance du groupe.

L’opposition amorce un virage à quatre-vingt-dix degré qui a toujours revendiqué le départ du président Bouteflika et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée. Est-ce le dernier râle d’une opposition qui n’a pas su faire fructifier ses rangs ?

Dans un ultime effort pour tenter d’exister auprès du pouvoir en place, les principaux groupes de l’opposition appellent une énième fois à la mise en place d’une transition négociée. Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’exiger le départ du président Bouteflika ou d’appeler à des élections présidentielles anticipées.

Le groupe, toujours sous prétexte de vouloir trouver une solution politique au désordre qui règne dans le pays, appelle le pouvoir à un dialogue pour trouver une issue négociée. C’est le MSP qui a été chargé d’ouvrir la brèche à travers la rencontre Ouyahia-Makri. Au sortir de cette rencontre, le MSP pond un communiqué par lequel il invite les dirigeants à la sagesse et à l’acceptation de la coopération avec l’opposition, selon des normes internationales, pour une transition négociée en phase avec la conjoncture que traverse le pays, pour éviter l’anarchie et l’instabilité qui planent sur l’Algérie.

Une fois la réalité sociale connue, la politique d’achat de la paix sociale, la généralisation de la corruption et l’achat des consciences s’avèrent inopérants, indique un communiqué du parti. Auparavant Ahmed Ouyahia avait indiqué que le président Bouteflika « reste ouvert au dialogue avec l’opposition ».

« M. Abdelaziz Bouteflika s’est adressé à maintes reprises à l’opposition, notamment à l’occasion de son dernier message et, avant, pour les consultations sur la révision de la Constitution », dit-il avant d’ajouter que Bouteflika « favorise le dialogue avec tous les partenaires politiques ».

Il faut « laisser du temps au temps » ne perdant pas de vue que rien n’est définitif en politique et que de nouvelles occasions finissent toujours par apparaître.

Le parti de Ali Benflis, Talaiou El Houriet, a brillé par son absence lors de cette rencontre, lui qui a toujours privilégié la concertation. Est-ce un signe qui ne trompe pas ?