Habits de l’aid, La fièvre acheteuse

Habits de l’aid,  La fièvre acheteuse

P150707-02 (2).jpgLes foyers déjà saignés à blanc par les commerces de bouche, sont en train de laisser leurs dernières plumes chez les boutiques de prêt-à-porter…

Après une première moitié de Ramadhan où les yeux des ménages étaient rivés sur l’alimentaire, le tour des vêtements est venu. En effet, comme c’est de tradition chez nous, la deuxième quinzaine du mois de Ramadhan est réservée aux préparatifs de l’Aïd El Fitr en général, et à l’habillement en particulier. Depuis quelques jours, juste après avoir dégusté un rapide f’tour et fait la vaisselle tout aussi rapidement, c’est la ruée vers les magasins d’habillement.

Des milliers de personnes prennent d’assaut les boutiques du prêt-à-porter, laissant de côté les commerces de bouche, les loisirs avec les belles sahrate et même la prière des tarawih…du fait que les soirées sont trop courtes. L’engouement est donc là, mais les prix freinent les ardeurs! Les foyers déjà saignés à blanc par les commerces de bouche, sont en train de laisser leurs dernières plumes dans les vêtements. Les prix flambent! La marchandise est disponible, il y en a pour tous les goûts, mais cela reste très cher. Aucune logique économique, cela ne semble pas du tout répondre à la loi de l’offre et de la demande. Il faut un minimum de 5000 DA pour habiller un enfant! C’est donc la banqueroute assurée pour des foyers qui, selon les experts, dépensent déjà près de 40.000 DA dans la nourriture durant ce mois sacré alors que le Snmg est de 18.000 DA. Néanmoins, il reste quelques bons plans qui permettent aux familles de faire quelques bonnes affaires. Les «marchés des pauvres» comme ils les qualifient. Premier endroit indiqué est la petite commune de Bachdjarah avec ses innombrables centres commerciaux ou plus communément appelés «bazar». Ce sont de véritables cavernes d’Ali Baba. On y trouve de tout pour tous et pour toutes les bourses. Que ce soit pour hommes, femmes, adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière tendance. Les foyers y trouvent leur bonheur en déambulant dans les allées de ces centres commerciaux. Mais ce qui est le plus marquant, ce sont les prix affichés qui paraissent très abordables. Ça va de 500 DA pour un pantacourt à 900 DA pour un chemisier. 1000 à 1500 DA pour les pantalons. On peut y trouver des sandales à 1000 et 1200 DA, des baskets à 1800 DA. «Avec 3500 DA, j’ai réussi à habiller mon fils, chaussures comprises», rapporte tout sourire une mère de famille qui semblait être ravie des «affaires» qu’elle venait de réaliser. Il n’y a pas que les centres commerciaux de Bachdjarah où l’on fait de bonnes affaires. Le marché de Rouiba, qui est connu sous le nom de «la braderie», est également conseillé pour faire ses emplettes. Les marchands s’y installent avant le f’tour, mangent ensemble sur place en attendant des clients qui affluent de partout une demi-heure à peine après la rupture du jeûne. Les familles semblent s’être passé le mot! Les artères de cette petite ville sont obstruées par le flot de véhicules des familles venues pour y faire des bonnes affaires.

Il faut garer le véhicule à l’entrée de la ville et faire quelques kilomètres à pied pour arriver à bon port. Les prix sont aussi abordables que ceux de Bachdjarah.

Les clients qui viennent de partout sont ravis! A leur grand bonheur, ils trouvent enfin des endroits où ils peuvent faire leurs achats sans être saignés! En plus de ces deux endroits phares, il y a des «valeurs sûres» pour faire de bonnes affaires.

La place Audin et certains magasins des rues Larbi-Ben M’hidi et Didouche-Mourad à Alger-Centre sont connus pour leurs soldes. Tout comme le magasin le Printemps d’El Mohammadia qui est connu pour ses prix bas tout au long de l’année et cerise sur le gâteau offre des produits de qualité. Néanmoins, pour les moins nantis, il reste la bonne vieille friperie. Elle demeure la source d’approvisionnement des milliers de familles en Algérie en vêtements usagés. «La friperie est, pour nous les pauvres, notre seul moyen d’acheter des vêtements à des prix abordables», affirme une dame rencontrée dans une «fripe» de Kouba. Voilà donc un petit tempo des achats de l’Aïd dans la capitale. Il reste encore quelques jours pour les finaliser avant de s’attaquer aux gâteaux. C’est la tradition…!