Fraude européenne pour contourner le blocus russe, Des produits de l’UE sous label algérien

Fraude européenne pour contourner le blocus russe, Des produits de l’UE sous label algérien

41109a8ebcc50c83fa43c34782118bdd_L.jpgL’Europe a pris le pas des Etats-Unis dans les sanctions contre la Russie. La riposte de Moscou ne s’est pas fait attendre. Elle décide d’interdire l’entrée des produits agricoles et alimentaires de L’Union européenne à son marché.

 Du coup, les pertes des exportateurs, producteurs et éleveurs européens sont énormes. Pour contourner cette mesure, des producteurs ont eu l’indélicate idée de frapper leurs marchandises avec le label « Made in Algeria » afin d’éviter l’asphyxie. Un acte de désespoir qui n’a pas échappé à la vigilance des douanes. Alger a porté plainte auprès de la commission européenne.Les autorités douanières russes ont intercepté des tonnes de produits agricoles et alimentaires en provenance de pays européens, frappés du label « Made in Algeria », un procédé auquel ont eu recours des exportateurs afin de contourner le blocus imposé depuis le 7 août dernier par Moscou.

La Russie a décrété une « interdiction totale » de la plupart des produits alimentaires en provenance de l’Union européenne (UE), des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada et de la Norvège. Une mesure prise en réaction aux sanctions internationales votées à l’encontre de Moscou en raison de son rôle dans la crise ukrainienne.

Selon le porte-parole de Rosselkhoznadzor, l’agence de contrôle des importations, de nombreux fournisseurs européens ont tenté de faire écouler leurs marchandises comme si elles étaient fabriquées en Algérie ainsi que dans d’autres pays non européens. « Ce procédé frauduleux a touché des produits agricoles et alimentaires qui ne figurent pas dans la liste des échanges commerciaux entre la Russie et l’Algérie », a déclaré hier Alexei Alexeyenko à la presse, trois semaines après le début de l’embargo russe. Il a précisé que 100 tonnes de produits agricoles frauduleux ont été refoulées à la frontière avec la Biélorussie. « Ce trafic a pris de l’ampleur cette semaine, témoignant du désespoir des agriculteurs et des producteurs européens », a-t-il dit.

L’Algérie n’est pas le seul pays à être utilisé comme prête-nom par les exportateurs européens, a-t-il affirmé, ajoutant que cette « escroquerie se fait aussi sous de faux labels du Maroc, Turquie, Zimbabwe, Serbie, Macédoine et Bosnie Herzégovine ». Les trafiquants européens « tentent de miser sur les bons rapports entre nous et les pays amis pour déjouer l’attention de nos douanes avec des certificats phytosanitaires européens falsifiés », a-t-il relevé.

Cette fraude est principalement l’œuvre de producteurs français et espagnols, polonais et hollandais. Les produits exportés vers la Russie sont soumis à un certificat phytosanitaire délivré par le pays producteur et un certificat de transit de l’Union européenne, faute de quoi les produits sont détruits ou refoulés.

Contacté au sujet de cette affaire, un responsable du ministère du Commerce a déclaré au Jeune Indépendant que son département saisira la Commission européenne pour faire part de sa désapprobation quant à ces méthodes qu’il a qualifiées de « peu orthodoxes ». « Nous déplorons ce genre de pratiques frauduleuses de producteurs européens alors que la Commission européenne est censée veiller au respect des règles des échanges commerciales », a-t-il dit.

Depuis le blocus, les fermiers européens sont en colère contre l’Union européenne pour sa politique contre la Russie qui leur a causé d’énormes pertes. Le blocus affecte des denrées comme la viande, les fruits et légumes, les produits laitiers et le fromage provenant de l’Union européenne.