L’ANP, l’Armée nationale populaire, préparerait une bonne surprise aux Algériens pour la prochaine commémoration du déclenchement de la Révolution. Il s’agirait d’une parade militaire, comme il était coutume d’en organiser par le passé, pour exhiber la puissance des forces armées.
Un coup de projecteur sur l’ANP qui a opté pour la professionnalisation progressive de ses ressources humaines depuis quelques années et qui a été trop occupée à neutraliser le terrorisme pour une autopromotion festive lors des derniers anniversaires de la Toussaint.
Ainsi, à se fier aux derniers contrats et aux négociations en cours, la parade va en étonner plus d’un sur la nature de l’équipement et les choix stratégiques que les observateurs avertis sauront lire à travers une cérémonie aux multiples messages.
DIGNE D’UNE PUISSANCE RÉGIONALE
Si les experts s’accordent à reconnaître que l’Algérie s’est imposée depuis la décolonisation du continent comme la puissance régionale et l’une des premières puissances africaines, la patrie de la glorieuse ALN n’abuse cependant pas de son potentiel militaire dans ses relations de voisinage, par exemple.
Au contraire, le sacro-saint principe de noningérence hérité de la lutte pour l’indépendance retient toujours la défense nationale lors des agressions qu’elle subit parfois sur le terrain ou dans les discours belliqueux de pays frères qui perdent leur sang-froid.
Ainsi, depuis la Guerre des Sables, l’ANP a toujours évité toute escalade militaire à ses frontières. Une politique de non-agression qui ne l’a pas empêché de démontrer ses capacités à faire face aux situations les plus compliquées.
En effet, après sa victoire dans sa lutte en solo contre le terrorisme à partir des années 1990, dans le moindre recoin de son vaste territoire, elle fait aujourd’hu face à la menace à ses frontières.
Pas seulement pour défendre l’Algérie mais dans le cadre d’une coopération avec les armées des pays voisins qui avouent compter énormément sur l’expertise de l’ANP, le courage de ses troupes et sa disponibilité sans faille pour surmonter la crise sécuritaire sahélo-saharienne.
PARADE ET DISSUASION
Il faut remarquer que, hormis quelques vidéos du service de communication de l’Armée comme support publicitaire lors des campagnes portant recensement pour le service national ou les concours de recrutement des différents corps de métier, la propagande n’est pas le genre de la maison ANP.
Plutôt discrète sur ses acquisitions en armement, alors que l’opinion publique a tout de même eu vent de quelques couacs relatifs à la qualité suspecte de quelques avions de chasse d’un fournisseur traditionnel.
Des avions refusés et des excuses du partenaire… On dit aussi que des ingénieurs algériens ont su transformer quelques hélicoptères civils à Boufarik en appareils offensifs efficaces au-dessus des maquis pendant l’embargo injuste infligé à l’Algérie en pleine guerre contre les terroristes.
Mais, cela fait bien longtemps que l’ANP n’a pas montré fièrement sa force de frappe et de défense, alors qu’elle s’y consacre au quotidien. Quid des nouveaux chars d’assaut, de la haute technologie contreaérienne, des commandos ou corps d’élite qui ont donné un aperçu de leur engagement récemment à Tiguentourine ou du développement de la marine nationale réputée pour sa formation académique très rigoureuse ?
Le 1er Novembre prochain sera l’occasion de faire le point sur le potentiel national en matière de défense mais aussi de maintien de la paix, puisque la vocation d’une puissance régionale c’est avant tout de promouvoir les relations pacifiques entre des peuples qui ont davantage besoin de s’entraider que de se faire la guerre.
L’occasion de rappeler à nos voisins de l’Ouest ou du Sud que l’Algérie possède plus que jamais les moyens de sa politique de bon voisinage. En ces temps de troubles récurrents dans le Sahel, une belle parade militaire algérienne pourrait aussi avoir des effets dissuasifs !
Nordine Mzalla
