Des prix records, La pomme de terre devient un luxe

Des prix records, La pomme de terre devient un luxe

pomme_deterre_386062883.jpgLa pomme de terre était vendue hier à 120 DA le kilo dans la majorité des marchés, et rares sont les marchands qui la proposaient à 95 ou 100 DA. Les prix des fruits et légumes ont tous augmenté, mais ceux de la pomme de terre ont presque doublé.

La flambée des prix des produits de consommation continue à fragiliser le pouvoir d’achat de l’écrasante majorité des ménages. Hormis certaines denrées soutenues par les subventions étatiques, les autres produits alimentaires continuent leur ascension.

Ainsi, la pomme de terre a été cédée hier jusqu’à 120 DA le kilo dans la majorité des marchés et rares sont les marchands qui la proposaient à 95 ou 100 DA. Les prix des fruits et légumes ont tous augmenté, mais ceux de la pomme de terre ont presque doublé.

Ce tubercule réputé comme légume des pauvres est, désormais, inaccessible pour les petites bourses. Pour expliquer ce soudain renchérissement dans le centre du pays notamment, des responsables du ministère de l’Agriculture et du Développement rural accusent les spéculateurs et les différents intervenants sur ce marché très porteur.

Ils ont affirmé, à ce propos, que la production de pomme de terre est suffisante pour garantir des prix stables. La production de pomme de terre a atteint 44 millions de quintaux lors de la campagne 2013- 2014, une quantité suffisante pour répondre à la demande et garantir des prix stables de ce produit de large consommation, ont-ils indiqué.

En dépit de la baisse de la récolte de 10,20% par rapport à la saison précédente (49 millions de quintaux), elle sera suffisante pour satisfaire les besoins nationaux sans recourir aux importations, avait indiqué le directeur des études au ministère, Tah Hamouche, lors d’une conférence de presse organisée à Alger. La production de la saison 2013- 2014 permettra de stabiliser les prix de ce tubercule, qui ont augmenté sensiblement durant ces trois dernières semaines, a relevé ce responsable qui a précisé que les besoins nationaux en pomme de terre destinée à la consommation étaient estimés à 40 millions de quintaux par an.

Dans ce sens, il a considéré que la baisse de la récolte de cette année aura permis de réguler le marché après l’effondrement des prix durant la saison précédente en raison d’un surplus de production, causant des pertes financières importantes aux agriculteurs. De son côté, le directeur général de l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes, Benallal Sahraoui, a fait savoir qu’il a été procédé au déstockage de plus de 50 000 tonnes de pomme de terre, depuis le début septembre, et de plus de 100 000 tonnes durant la fête de l’Aïd El Adha. «Ces quantités ont permis de stabiliser les prix notamment au niveau des marchés de gros», a-til souligné.

Cependant, en dépit de la disponibilité du produit, les prix de ce tubercule ont dépassé les 100 DA/kg au niveau des commerces de détail du fait de son insuffisance durant cette fête religieuse. «La situation ne suscite pas d’inquiétude car les stocks sont suffisants pour répondre aux besoins jusqu’au mois de novembre prochain, mais l’absence de commerces de détail avant et après les jours de l’Aïd a perturbé le marché en tirant les prix à la hausse », a expliqué M. Sahraoui qui a noté que cette situation a même amené certains agriculteurs à remettre leur production aux stocks. La fermeture des commerces de détail a également influé négativement sur les prix d’autres produits agricoles, a encore observé M. Hamouche.

Par ailleurs, il a assuré qu’environ deux millions de quintaux de pomme de terre avaient été déstockés depuis début octobre pour stabiliser les prix sur le marché. Pour sa part, le président de la Fédération nationale des marchés de gros de fruits et légumes, Mustapha Achour, a fait part de la grande influence des spéculateurs hors des marchés de gros sur les prix des fruits et légumes et dont notamment celui de la pomme de terre. En attendant, le légume fortement prisé par les citoyens aux bas revenus est aujourd’hui hors de portée.

M. B.