Des moyens rudimentaires pour des feux ravageurs, Le patrimoine forestier brûle

Des moyens rudimentaires pour des feux ravageurs, Le patrimoine forestier brûle

feu.jpgSans moyens de lutte suffisants et adaptés au terrain, les soldats du feu font face à une mission des plus difficiles compte tenu des risques et dangers qu’elle comporte. Les feux de forêt se multiplient.

Depuis le début de l’été, l’Algérie a perdu des milliers d’hectares de terre et ses moyens de lutte viennent à manquer. Le patrimoine forestier brûle dans plusieurs wilayas du pays. Des milliers d’hectares sont livrés, depuis l’ouverture de la saison estivale, aux feux, mais les moyens dont dispose la Protection civile sont largement insuffisants et inadéquats pour combattre ce phénomène.

Il faut dire que les feux de forêt représentent l’autre hantise des pompiers et des services des forêts qui restent sur le quivive pour y faire face, d’où l’importance aujourd’hui du renforcement des moyens humains et matériels.

Depuis l’ouverture de la saison estivale, le 1er juin, les services de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale ont constaté près d’un millier, exactement 937 foyers d’incendie, qui ont détruit une superficie de plus de 8 201 ha, dont 3 075 ha en forêt situés dans 32 wilayas, 1 915 ha de maquis et 2 624 ha de broussailles.

Ceci sans compter une moyenne de 6 057 arbres fruitiers, 7 510 bottes de foin, 50 palmiers, 4 serres en plastique ainsi que 88 ruches d’abeilles. Selon les services de communication de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale, les wilayas les plus touchées par ces sinistres sont Skikda, Souk- Ahras, Mila, Mascara, Oran, Sidi Bel-Abbès, Ain-Defla, Ti z i – Ouzou, Saïda, Blida, Jijel, Tipasa, Béjaïa et Tlemcen.

Par ailleurs, les services de la Conservation des forêts de la wilaya d’Alger ont enregistré 74 incendies maîtrisés avant leur propagation, selon le directeur de la conservation, Baâziz Abdennour. Il a souligné, à ce propos, que pour cette année une hausse des incendies a été enregistrée par rapport à l’année précédente, imputant cela, en premier lieu, au facteur humain, estimant que le manque de civisme chez le citoyen est souvent la cause de ces sinistres.

D’autre part, le dispositif de lutte contre les incendies pour la saison 2014 dans la wilaya d’Alger, qui prendra fin en octobre prochain, a été mis en place pour la protection de plus de 5 000 ha de superficie forestière. Pour cela, trois équipes d’intervention ont été mobilisées au niveau des forêts de Bouchaoui, Baïnem et Ben Aknoun, dotées des équipements nécessaires pour intervenir dans l’attente de l’arrivée de la Protection civile.

Trois camionsciternes ont été également mobilisés et dix points d’eau aménagés au niveau des forêts de la wilaya. Ce plan vise à réduire la superficie des forêts ravagées par le feu par la mobilisation rapide de 60 agents d’intervention, outre la mise en place de trois tours de vigie réparties sur les forêts de Zéralda, Baïnem et Ben Aknou. La prévention contre les feux de forêt et la coordination entre différents intervenants doivent être de mise afin d’éviter la dégradation, voire la perte de notre patrimoine forestier.

C’est dans cette optique que le comité national de prévention et de lutte contre les feux de forêt avait lancé, dès l’ouverture de la saison estivale comme chaque année, une campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêt. Fort d’une superficie de 4,1 millions d’hectares, le patrimoine forestier algérien encourt chaque été le risque de voir cette surface se rétrécir.

En 2013, et durant la période allant du 1er juin au 31 octobre, la superficie totale parcourue par le feu s’est élevée à 13 102 ha, dont 57% de la surface ayant touché les formations végétales ligneuses entre forêts (3 618 ha) et maquis (3 808). Toutefois, sans maîtrise rigoureuse des espaces, sans moyens de lutte suffisants et adaptés au terrain avec lesquels il faut compter les moyens intellectuels, il sera de plus en plus difficile de protéger la forêt méditerranéenne.

M.B.

Mont Bouabada, près d’Ain Azel: 100 hectares de forêt partent en fumée

Les éléments de la Protection civile s’activaient encore, dans la matinée d’hier, pour venir à bout d’un important incendie qui s’est déclaré en fin de semaine dernière sur le mont Bouabada, près d’Ain Azel (Sétif), détruisant 100 hectares de couvert végétal et de broussailles, ont indiqué les services de la Protection civile.

Il s’agit du plus important sinistre survenu cet été dans la wilaya de Sétif, a ajouté la même source, soulignant que des moyens humains et matériels «importants» ont été dépêchés depuis dix unités de la Protection civile de la wilaya de Sétif pour circonscrire cet incendie. Huit camions anti-incendie et plus de 50 éléments de ce corps sont à pied d’oeuvre, renforcés par la colonne mobile de la wilaya voisine de Bordj Bou-Arréridj, composée de seize sapeurs-pompiers et de 6 véhicules anti-feu, a encore ajouté la même source, notant que six officiers de la Protection civile encadrent et supervisent cette opération.

Cette dernière, menée sur un terrain montagneux particulièrement escarpé, marqué par le caractère touffu de la végétation, est d’autant plus ardue que les feux sont attisés par un vent très fort qui a favorisé l’extension du sinistre jusqu’aux environs du lieu-dit Tanezert, dans la daïra de Salah Bey, ont indiqué les services de la Protection civile.

Les moyens mobilisés pour venir à bout de l’incendie ont dû être redéployés, hier, pour mieux «encercler» le feu et le circonscrire afin d’éviter qu’il ne se propage jusqu’au douar Afrat. Les services forestiers, les travailleurs des communes d’Ain Azel et de Salah Bey, ainsi que les éléments de la Gendarmerie nationale participent également aux efforts ininterrompus déployés pour éteindre cet incendie, a-t-on indiqué.

R.N.