Députés et sénateurs du FLN, Le malaise de Saâdani

Députés et sénateurs du FLN, Le malaise de Saâdani

saadani_850060_679x417.JPGAmar Saâdani tire sur tout ce qui bouge ! Hier mercredi, en réunissant les parlementaires du Front de libération nationale à l’hôtel Aurassi à Alger, le secrétaire général n’a épargné ni ses contestataires, ni l’opposition, ni la presse. Seul le… FFS a eu droit à des éloges, comme c’est la mode chez les représentants du pouvoir depuis 2011. Mais ceci est une autre histoire.

Revendiquant la présence de 188 députés et de 37 sénateurs, Saâdani, qui a dû retarder la rencontre de pas moins de deux heures pour s’assurer une assistance «honorable», commencera par donner la parole aux parlementaires. Officiellement pour montrer le degré «de la démocratie régnant au sein du parti».

Mais en réalité, le but non avoué était de permettre à des députés de descendre en flammes le chef du groupe parlementaire du FLN, devenu un véritable boulet pour Saâdani car très contesté par ses pairs. «Certes, dira d’ailleurs Saâdani, il y a quelques problèmes dans le groupe. Mais c’est à vous, les députés du parti, de régler les problèmes, entre vous».

Autrement dit, il signifie un lâchage «diplomatique» à ce député de Batna. Ceci, avant de dérouler son discours qu’il commencera par l’Assemblée populaire nationale. En la présence notamment de Larbi Ould Khelifa, le président de l’APN et de Mahi Khellil, le ministre des Relations avec le Parlement, il s’élance : «Ces gens-là ( comprendre les contestataires du FLN mais aussi toute l’opposition ndlr ) ont commencé par nous dire que nos députés sont d’un niveau médiocre.

Puis, que ce parlement est faible et n’est donc pas digne sur un texte aussi important que la révision de la Constitution. Qu’il faut dissoudre ce Parlement ! Il faut que tous sachent que ce Parlement est celui du FLN !». Et à propos du FLN, il ajoute : «Mais que cherche-t-on à chaque fois au FLN ? Quiconque qui perd une élection, il accable le FLN. Celui qui n’a pas de base, il accable le FLN.

Celui qui n’a pas de programme, mais pour peu qu’il possède un cachet humide mais sans aucun militant, s’en prend au FLN ! Le FLN a accepté le multipartisme et il traite avec tout le monde dans le cadre de ce multipartisme. Avec les grands comme avec les petits. Mais il faut savoir que tous les autres n’ont de programme qu’un seul mot : Non !».

Saâdani ira même jusqu’à tourner en dérision l’opposition. «Ils n’ont que ce mot à la bouche : NON ! Est-ce responsable qu’un parti politique que l’on convie à des consultations sur la Constitution, décline l’invitation ? C’est un manque de respect pour leurs militants mêmes et qu’ils ne consultent jamais !». Il ne s’arrête pas là : «Tout ce qu’ils veulent, c’est la présidence de la République ! Eh bien, qu’ils sachent que ce poste de président n’est pas vacant !».

Aussi, poursuit-il, «pourquoi tous s’agitent en ce moment précis ? Qui a dit que la révision de la Constitution n’aura pas lieu ? Qui cela dérange-t-il ? La révision de la Constitution, promise par un président élu, aura lieu. De préférence à travers le Parlement. Et même s’ils veulent, en dehors du Parlement et elle passera également malgré eux !

Ils sont vraiment cernés !» Il enfonce le clou : «C’est quoi ces opposants qui, quand on les appelle à des consultations ici en Algérie, ils déclinent mais vont en courant quand c’est l’Union européenne qui les invite ? Un parti ( Le MSP Ndlr ) dénonce un coup d’Etat en Égypte mais le réclame pour l’Algérie !

C’est une opposition, ça ? Moi je respecte une opposition comme le FFS…. Saâdani terminera son discours au vitriol en s’en prenant aux contestataires, en citant nommément Belayat. «Cette prétendue opposition, ou ce qu’on appelle la Coordination, parlons-en parce qu’ils commencent à exagérer un peu et à dépasser ses limites. Ils ont déjà perdu aux dernières présidentielles et maintenant encore, ils ne cherchent que le poste de président ! Il y a ce Belayat qui anime des conférences dans une villa. Je les défie d’aller réunir la base» ! Plus offensif que cela, il est difficile de l’être…

K. A.