Découverte de dix charniers des années 90

Découverte de dix charniers des années 90

arton3486-6551a.jpgLes restes de plusieurs citoyens, tués lors de la décennie noire, ont été découverts dans quatre fosses communes à Oued El Harrach, Tizi Ouzou, Laghouat et Batna.

Au moins dix fosses communes contenant des dizaines de squelettes ont été découvertes par des citoyens et des employés de sociétés privées chargées de la réalisation de différents travaux. En se déplaçant sur les lieux signalés, les gendarmes sont déjà sur les traces de plusieurs enquêtes.

A Tiaret, Oued El Harrach, Bordj Bou Arréridj, Chlef, des dizaines de squelettes de personnes adultes ont été découverts par des employés, qui ont très vite alertés les gendarmes. Pour seule journée d’avant-hier, un citoyen qui effectuait des travaux de terrassement au centre-ville de Sidi-Abderrahmane (Tiaret) a déterré trois squelettes humains.

Les travaux ont été arrêtés et les ossements pris en charge par les gendarmes du Groupement territorial de Tiaret, qui les ont transférés à l’Institut national de criminalité et criminalistique (INCC) de la Gendarmerie nationale à Bouchaoui. Une enquête est ouverte par la brigade de Gendarmerie de Sidi-Abderrahmane.

A Bordj Bou Arrérdj, sept squelettes humains ont été déterrés, il y a quelques semaines, près de la commune de Tixter, par les ouvriers d’une entreprise chargée de la pose d’une conduite de gaz naturel. Sur instructions du procureur de la République de Ras El Oued, des échantillons ont été envoyés à l’INCC aux fins d’analyses.

Une enquête a été ouverte par la brigade de gendarmerie de Tixter. D’après la même source, les squelettes découverts pourraient être ceux de citoyens qui ont été exécutés par des terroristes lors de la décennie noire. Pour identifier les restes, une équipe composée de gendarmes experts de l’INCC a été dépêchée sur les lieux.

Seule l’expertise déterminera l’origine de la mort des sept citoyens. Il s’agirait d’un acte criminel, explique la même source. Pour rappel, plusieurs citoyens ont été signalés disparus durant la décennie noire, lorsque le terrorisme mettait les bouchées doubles contre la population locale. « Il s’agit de cadavres non identifiés les enquêteurs sont à pied d’œuvre pour arriver à les identifier. » Pour chaque fosse commune découverte deux enquêtes seront déclenchées.

La première consiste à identifier les squelettes et la seconde concerne l’identification des auteurs. Pour le moment, l’ensemble des fosses communes découvertes en l’espace de quelques semaines sont des enquêtes classées x. Ce qui est certain c’est qu’il s’agit de mort criminelle, les 17 personnes auxquelles appartiennent les squelettes ont été tuées et enterrées dans des lieux isolés, cela est déjà confirmé », explique un élément de la Gendarmerie nationale.

Par ailleurs, les ouvriers d’une entreprise privée chargée de la réalisation d’une station-service en bordure de l’autoroute Est-Ouest, dans la circonscription communale de Oued Sly à Chlef, ont découvert, il y a trois jours, une tombe renfermant un squelette humain. Les ossements ont été envoyés à l’INCC de Bouchaoui pour analyse, tandis que la brigade de Gendarmerie de Oued Sly a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de la mort de la personne.

Les découvertes de fosses communes sont brusquement devenues courantes depuis quelques jours. Cette fois à Batna, le conducteur d’un engin de travaux publics d’une entreprise privée chargée du projet de réfection de la route reliant N’Gaous à Ouled Aouf a déterré, il y a quatre jours de cela, quatre squelettes humains. Les ossements seront acheminés à l’institut national de Bouchaoui (Alger).

Il y a quelques mois, quatre squelettes humains ont été découverts à Oued El Harrach, à Alger. Les ossements ont échoué sur les bordures de l’oued avant d’être repérés par des citoyens qui ont vite alerté les gendarmes.

Les éléments de la Gendarmerie nationale se sont déplacés sur le lieu de la découverte. L’enquêteur est toujours en cours, explique une source de la Gendarmerie.