De Londres, Taxi-Diali arrive en Algérie et prévoit de s’étendre au Maghreb

De Londres, Taxi-Diali arrive en Algérie et prévoit de s’étendre au Maghreb

La version algérienne d’Uber, la célèbre plateforme de mise en contact de clients avec des taxieurs, arrive en Algérie. Il s’agit de Taxi-Diali, lancée par Mohamed Amine Hallam, un algérien basé à Londres. Entretien.

Décrivez-nous Taxi-Diali.

Mohamed Amine Hallam : Taxi-Diali est un service qui met en liaison des clients avec des taxieurs. Il permet aux gens d’appeler un taxi. Ce service a été créé il y a environ 9 mois en Algérie. Il n’est pas encore très développé, puisque on commence maintenant tout ce qui est marketing et commercialisation. Il est basé sur une plateforme Web (site) et une application mobile sur iOS (Apple) et Android (Google). Pourquoi un site et une application, parce qu’en ce moment il n’existe pas de service de géolocalisation en Algérie. C’est à dire que si vous êtes à Staoueli et que vous appelez un taxi, ce dernier peut être à Rouiba ou Alger-centre, et qu’il va mettre du temps pour arriver à vous.

L’avantage de Taxi-Diali, c’est que vous allez appeler le taxi qui est le plus proche de l’endroit où vous vous trouvez. C’est à dire qu’avec un smartphone on va pouvoir localiser le taxieur le plus proche pour l’appeler.

Ce genre de services existe déjà dans le monde. Le leader est la société Uber qui existe dans plus pays du monde, mais également Easy Taxi qui présente en Afrique et notamment en Egypte et au Pakistan. Ces deux entreprises se partagent le marché mondial.

Un petit mot sur l’entreprise à l’origine de ce service, et sur sa présence aussi au Maroc et en Tunisie, comme le suggère votre site.

Je suis à l’origine de ce projet. Je réside en Angleterre, à Londres. J’ai été aidée, dans la partie technique, par des développeurs et des designers pour le lancement du site et des applications. Il y a aussi des personnes en Algérie qui s’occupent de la partie marketing.

Nous focalisons sur l’Algérie, mais nous voulons progresser vers le Maroc, la Tunisie et même le Sénégal. Il y a un seul concurrent au Maroc. Ailleurs, le marché est vierge.

Êtes-vous conventionnés avec taxieurs ?

C’est justement à ce niveau qu’il va falloir faire un peu plus d’effort pour nous faire connaitre. Parce que les gens ne pas forcément au courant de l’existence de l’application. Nous faisons du marketing auprès d’agences de taxi et des réseaux sociaux pour leur faire connaître et leur expliquer le fonctionnement du service Taxi-Diali. C’est gratuit pour le taxieur et l’usager. Il n’y a aucune charge, il faut juste s’inscrire via un smartphone.

Mais il doit y avoir un modèle économique derrière ça. Comment envisagez-vous de financer votre entreprise ?

Effectivement, il s’agit d’un business. Mais le problème avec ce genre de services, c’est qu’on ne peut pas faire du business si on n’a pas le marché. Et si on se met dès maintenant à faire payer les gens, on ne va surement pas avoir de marché.

Après, au bout de deux ou trois ans, lorsque les gens apprécieront ce service et l’application qui va avec, et que cela deviendra indispensable pour leur activité quotidienne, on pourra envisager de faire payer les taxieurs. Le business plan dans ce genre de projet est qu’il faudra attendre pas moins de 5 ans pour avoir un retour sur investissement.

Vous comptez le modèle de Uber ou celui de Easy Taxi ?

Uber fait appelle à des chauffeurs privés. Nous penchons plus vers le modèle Easy Taxi.

Comment a démarré Easy Taxi ?

Pareil, il commence gratuitement, il prend le marché, après il faut que le taxieur prenne un abonnement pour être listé sur le service. C’est ce que nous prévoyons de faire plus tard. A partir du moment où nous ramenons des clients pour le taxieur.

Combien de taxieurs comptez vous dans votre service ?

Nous avons commencé notre opération de marketing depuis janvier 2015. Nous comptons environ 125 taxi enregistrés dont 80% proviennent d’Alger et de ses environs comme Blida, Boumerdès et Tipasa. Le reste est dispatché dans plusieurs autres wilayas du pays (Tlemcen, Oran, Constantine et Annaba). On compte beaucoup sur Alger pour bien lancer le service.

Avez-vous eu des échos sur les commandes reçues par les 125 taxieurs enregistrés sur Taxi-Diali ?

Les gens se connectent sur notre site ou via notre application pour avoir le numéro de téléphone du taxieur se trouvant dans la région qu’ils souhaitent. Pour l’instant, on a tout laissé libre. On sait que des gens visitent le site, environ une centaine par jour, mais on ne traque pas les visiteurs.

Dans la pratique, comment accède-t-on à votre service ?

Si vous accédez à notre service à partir de votre smartphone, via l’application, et une connexion Internet 3G, nous saurons automatiquement où vous êtes. Si vous tapez « taxi Staoueli », vous allez avoir une liste de taxieurs situés dans les environs, et le plus proche apparaitra en premier. Vous pouvez même savoir qu’il est à 500 ou 800 mètres de l’endroit où vous vous trouvez. Le numéro de téléphone du taxieur s’affichera aussi. Vous pouvez aussi lui envoyer un mail, toujours via l’application, pour le réserver à une date ou une heure précise.

Si vous n’avez pas la 3G, ni un smartphone, beaucoup de taxieurs n’ont pas ça aussi, vous pouvez aller sur le site « Taxi-Diali.com », et chercher un taxi selon votre destination. Les numéros de téléphone des taxieurs apparaitront aussi sur le Web, selon la région recherchée.

Nous n’intervenons pas dans le prix de la course. Nous ne faisons que mettre en contact un taxieur avec client qui, au lieu d’attendre une demi heure sous le soleil ou la pluie, il peut commander ce service de transport.

Concernant votre application, nous l’avons essayé sur une tablette Android et nous avons constaté des bugs.

On a lancé l’application en septembre 2014. Elle est maintenant compatible avec 8000 modèles de téléphones sur le marché. Nous avons passé beaucoup de temps à tester et à corriger, mais il peut y avoir encore des bugs. D’ailleurs, une nouvelle version de l’application qui sortira aujourd’hui* qui va corriger pas mal de dysfonctionnements. Il faut que les gens testent et nous fassent des retours pour que nous puissions encore corriger d’éventuels bugs.

Est-ce que vous avez sollicité des développeurs algériens pour le site ou l’application ?

J’ai sollicité des développeurs marocains. Tout le développement sur fait à Tanger au Maroc.

Avez-vous des partenaires en Algérie ?

Taxi-Diali-650x400.jpgNous avons été contactés par l’opérateur mobile Djezzy OTA pour mettre l’application Taxi-Diali sur Djezzy Store. Nous avons eu quelques échanges avec Condor, mais rien de concret pour le moment. Nous sommes ouverts à tout partenariat. C’est un chantier qui avance doucement.

L’équipe de Taxi-Diali est composée de combien de personnes ?

Moi, deux développeurs au Maroc, une représentante Marketing et Commercial à Alger, et nous prévoyons de recruter une autre sur Oran. J’ai eu recours, via Internet, à Designer à Tbilissi en république de Géorgie.

Vous n’avez pas trouvé des compétences algériennes dans ces domaines ?

C’est vrai que je suis le plus souvent sur des sites anglophones et, là, les algériens sont très peu visibles.