Belaïz n’écarte pas l’idée, un syndicat de la police, c’est envisageable

Belaïz n’écarte pas l’idée, un syndicat de la police, c’est envisageable

belaiz_848620_679x417.jpgLe ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, est revenu, jeudi, devant le Conseil de la nation, sur l’affaire des policiers protestataires.

Le gouvernement est décidé à tourner, au plus vite, la page de la protesta des policiers et à leur adresser une sévère mise en garde au cas où ils seraient tentés de revenir à la charge. À en croire le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, le dossier des revendications des policiers serait clos. Jeudi, répondant à une question orale au Conseil de la nation, M. Belaïz a indiqué que la question relative à la création d’un syndicat des policiers n’était pas tout à fait exclue, mais qu’elle ne se fera pas de sitôt, en tout cas, “les choses ne sont pas encore claires”. “Nous allons peut-être nous pencher à l’avenir sur cette question en prenant en compte les aspects réglementaires et législatifs”, a-t-il souligné.

Pour le ministre de l’Intérieur, une telle éventualité suppose des garde-fous, à commencer par celui de préciser qu’il est interdit de faire grève dans les corps constitués et de donner l’exemple du Syndicat des magistrats. “Vous avez, par exemple, le cas des magistrats qui, tout en disposant d’un syndicat, sont interdits strictement de mener un mouvement de grève”, a-t-il expliqué. Argumentant que la mission des policiers était de préserver l’ordre public, le ministre de l’Intérieur a martelé qu’il leur était interdit d’arrêter le travail. Même s’il n’exclut pas définitivement l’idée d’un syndicat “contrôlable”, le ministre de l’Intérieur n’en fait pas une priorité. Bien au contraire, il estime que les policiers n’ont qu’à porter leurs revendications devant les commissions spécialisées installées à cet effet et, au pire des cas, s’adresser aux tribunaux administratifs. Une façon de signifier que la création d’un syndicat n’était pas nécessaire. Pour M. Belaïz, le dossier des policiers appartient, désormais, au passé.

Fidèle à la doctrine du gouvernement, qui consiste à acheter la paix sociale, coûte que coûte, tout en vidant le mouvement de protestation des policiers de sa substance politique, le ministre de l’Intérieur n’a pas soufflé mot quant à la revendication du départ du DGSN et des directeurs des URS. Mais le ministre de l’Intérieur ne s’est pas arrêté là, en évoquant la protestation chez les agents de la Protection civile. Pour lui, il n’y a pas de protestation et les rumeurs à ce sujet seraient l’œuvre d’éléments écartés, tout en précisant que le gouvernement avait répondu favorablement aux revendications des pompiers. Contrairement au mouvement des policiers qui l’avait pris de court, celui des pompiers est intervenu sous forme de préavis, ce qui a permis au gouvernement d’anticiper en sortant son chéquier, tout en évacuant la question du départ du patron de la Protection civile.

A. B.