Affaire Khalifa: La décision de retrait d’agrément à Khalifa Bank, “irréversible” pour manque de liquidités (commission

Affaire Khalifa: La décision de retrait d’agrément à Khalifa Bank, “irréversible” pour manque de liquidités (commission

4070407881339d37a4e5030bcb94b3b7_M.jpgBLIDA – Les membres de la commission bancaire appelés à témoigner dans le procès Khalifa se sont expliqués mardi devant le tribunal criminel de Blida sur « l’irréversibilité » du retrait de l’agrément à Khalifa Bank, indiquant que la décision a été prise pour manque de liquidités en mai 2003.

Le magistrat de la Cour des comptes, délégué au sein de la commission bancaire, Namouss Amar, a déclaré devant le tribunal que « la désignation d’un administrateur visait à s’enquérir d’abord de la situation réelle et redresser la banque ensuite », mais le constat était que les fonds faisaient défaut pour payer les clients.

Selon ce témoin, le gouverneur de la Banque d’Algérie avait demandé aux actionnaires le soutien financier mais l’argent était indisponible, précisant que même la Banque d’Algérie « ne pouvait pas refinancer Khalifa Bank, du fait de l’absence d’effet (garanties) à quoi s’ajoutent les nombreuses infractions à la loi sur la monnaie et le crédit relevées par les différents rapports de la commission bancaire ».

« Le retrait de l’agrément était irréversible », a-t-il dit. Benziada Brahim, inspecteur au ministère des Finances et membre de la commission a rappelé pour sa part que le retrait de l’agrément a été fait en présence de Guellimi Amar et Abdelaziz Ahmed Lakhdar Khelifa, actionnaires dans Khalifa Bank.

Les membres de la commission ont affirmé par ailleurs, qu’ils ne s’étaient rendus compte que les autres entités notamment Khalifa Airways et Khalifa construction étaient des filiales du groupe qu’après sa mise sous administration, mettant en évidence l’absence d’ »assises juridiques à la notion de groupe », pensant  qu’il s’agissait plutôt de « prises de participation de moins de 50% comme le stipule la loi », a encore expliqué M. Namouss.

L’expert comptable désigné par le juge d’instruction, Hamid Foufa, a déclaré avoir procéder à deux expertises, la première au niveau de la caisse principale et la seconde au niveau des agences d’Oran, El-Harrach, Les Abattoirs, Didouche Mourad et Koléa.

Selon lui, dans sa première mission le 6 décembre 2003, au niveau de la caisse principale il avait à confirmer ou infirmer onze (11) écritures bancaires entre sièges, qui étaient faites « dans le but d’équilibrer un stock physique et le stock comptable » et dont la structure récipiendaire les a rejetées car venues d’une manière irrégulière.

Il expliquera que ce sont des « prélèvements effectués par Abdelmoumène Khelifa par les fameux bouts de papiers ». Lors de la seconde mission au niveau des agences le 12 mars 2005, M.Foufa qui a précisé qu’environ 300 opérations bancaires illégales avaient été effectuées,  a déclaré qu’il s’agissait de faux en écriture entre la caisse principale et les agences précitées, ajoutant que ces faux en écriture bancaires inexistantes, ont causé un gouffre de 3,2 milliards de dinars pour la caisse principale et plus d’un milliard de dinars pour les cinq agences.

M. Foufa a précisé en réponse à une question du procureur général Mohamed Zerg Erras, que la responsabilité de ces opérations bancaires incombe au président directeur général du groupe, Rafik Abdelmoumène Khelifa et tous ceux qui avaient un lien au niveau de la comptabilité au niveau du groupe Khalifa.