Enième grève des corps communs,Les laissés-pour-compte de la santé dénoncent - Algerie360 Enième grève des corps communs,Les laissés-pour-compte de la santé dénoncent - Algerie360

Enième grève des corps communs,Les laissés-pour-compte de la santé dénoncent

Enième grève des corps communs,Les laissés-pour-compte de la santé dénoncent
enieme-greve-des-corps-communsles-laisses-pour-compte-de-la-sante-denoncent.jpg

Les corps communs de la santé publique sont revenus à la charge cette semaine dans une énième protestation contre des conditions de travail critiques et dans l’espoir d’un écho favorable auprès d’une tutelle qui a sans cesse fait la sourde oreille.

Outre les malades pénalisés et pris en otages à longueur d’année par des mouvements de grève fréquents dans les établissements de santé, les travailleurs du secteur préfèrent soigner leurs problèmes socioprofessionnels pour pouvoir prendre ensuite soin patients. Les corps communs de la santé s’estiment être les plus délaissés de tous les secteurs avec des salaires indignes qui oscillent entre 9 000 et 16 000 DA. Ne touchant même pas le SNMG, ces mécontents remettent en question les droits du travail et s’interrogent sur les raisons de cette marginalisation, dédain et atteinte aux droits légitimes. Cette corporation, qui regroupe les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, observe une grève de trois jours depuis dimanche. Ils exigent notamment une augmentation des salaires, l’élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d’exercer «convenablement» leur métier de vivre «dignement». «Sur les 113 000 travailleurs des corps communs à l’échelle nationale, quelque 53 000 contractuels attendent depuis des années d’être titularisés pour mettre ainsi fin à leur précarité», a indiqué le coordinateur national des corps communs, affilié à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Mounir Bitraoui, soulignant que cette catégorie professionnelle «est la plus méprisée» de la Fonction publique. Il a ajouté que beaucoup de travailleurs étaient décédés du fait d’avoir été contaminés, précisant que la prime de contagion «leur est toujours refusée». «Trente travailleurs contaminés sont abandonnés dans les hôpitaux d’Alger», s’est-il indigné. Bitraoui en appelle, ainsi, à l’intervention du Premier ministre pour répondre «favorablement» à leurs doléances «vu que l’actuel ministre s’est muré dans un silence incompréhensible». De son côté, le secrétaire général de la section syndicale du corps commun du CHU Mustapha-Pacha, Ahmed Terrak, a estimé que cette situation était «inacceptable» étant donné la situation «précaire» des travailleurs. «Nous sommes le personnel le plus pauvre et le plus méprisé d’Algérie. Certains perçoivent encore un slaire de 9 000 DA. Comment pouvons-nous vivre dans ces conditions ? Des ouvriers professionnels de notre corps, qui ont plus de 25 ans de service, touchent à peine 16 000 DA», a-t-il déploré. Pour sa part, la chargée de communication de la section syndicale du corps commun du CHU Mohamed- Lamine-Debaghine, Wassila Douar, a indiqué que le mouvement de protestation se renouvellera jusqu’à satisfaction des revendications des travailleurs. Elle a affirmé que les protestataires ne veulent nullement pénaliser les patients, ajoutant que pour eux la grève est «la seule voie de recours pour se faire entendre par les pouvoirs publics». A noter que la plateforme de revendications traîne toujours au niveau du département de Ziari et les réponses tardent à venir.



Par Yasmine Ayadi