L’Algérie reste le pays dans lequel la part de personnes interrogées jugeant la situation économique “bonne” est la plus forte. À l’inverse, les pronostics sur l’évolution de la situation économique pour l’année à venir se dégradent en Algérie : le sentiment que les 12 prochains mois seront meilleurs recule (47%, -10).
Plus de 8 Algériens sur 10 estiment que l’Union européenne (UE) entretient de bonnes relations avec leur pays. La majorité d’entre eux considère l’UE comme un partenaire important pour l’Algérie. Il s’agit là d’une des conclusions-clés du baromètre du voisinage de l’UE pour l’Algérie (automne 2013), publié récemment et mené dans le cadre d’un projet de sondage d’opinion dans le voisinage financé par l’UE.
L’enquête, basée sur 1 001 interviews réalisées en décembre 2013-janvier 2014 révèle que 64% des Algériens considèrent l’UE comme un partenaire crucial et que 61% estiment que l’UE et l’Algérie partagent suffisamment de valeurs communes pour pouvoir coopérer. 63% des Algériens trouvent que le soutien de l’UE contribue largement au développement de leur pays, tandis que 46% estiment que l’UE a apporté paix et stabilité à la région. Deux tiers des personnes interrogées (66%) ont une vision positive de l’UE, contre à peine 9%, qui en ont une image négative.
En effet, le sondage révèle que près des deux tiers (65%) des Algériens font confiance à l’UE plus qu’aux autres institutions internationales, comme la Ligue arabe (47%) ou l’ONU (32%). 77% des sondés estiment que l’UE entretient de bonnes relations avec l’Algérie. Trois quarts (76% en baisse d’un point par rapport à 2012) des Algériens interrogés dans le cadre de ce sondage se sont dits généralement satisfaits de la vie qu’ils mènent.
La moitié des personnes interrogées a estimé que l’Algérie allait dans la bonne direction, contre seulement 22% qui estiment qu’elle se dirigeait vers le mauvais sens. 72% ont déclaré que la situation économique était bonne par rapport à une moyenne de 46% dans la région du Maghreb, 52% estimant que la crise actuelle a un impact sur la situation économique de leur pays et 41% ont le sentiment que cela a un impact sur leur situation personnelle. L’Algérie reste le pays dans lequel la part de personnes interrogées jugeant la situation économique “bonne” est la plus forte.
À l’inverse, les pronostics sur l’évolution de la situation économique pour l’année à venir se dégradent en Algérie : le sentiment que les 12 prochains mois seront meilleurs recule (47%, -10) et la part de ceux pensant qu’ils seront sans changement progresse (32%, +10). Amenées à qualifier les principaux problèmes auxquels leur pays doit faire face, les personnes interrogées dans les pays du Maghreb continuent de citer en priorité le chômage (22%, +1 point par rapport au printemps 2013). Le chômage arrive en tête des préoccupations nationales en Algérie (20%) et au Maroc (32%).
En Tunisie, c’est le terrorisme qui est très fortement cité, avec une hausse sensible par rapport au printemps 2013 (30%, +13), dans le contexte des attentats qui ont touché le pays au mois d’octobre 2013 (attentat à Sousse et un autre déjoué à Monastir) et des projets d’attentats déjoués au mois de décembre. En Libye, aucun sujet n’émerge nettement, mais le crime reste le premier cité (11%). Par ailleurs, le sondage fait ressortir que la satisfaction quant à la situation financière du ménage en Algérie est élevée (80%), mais seule une courte majorité se dit satisfaite s’agissant de sa situation professionnelle personnelle (54%, -7).
Aussi paradoxalement que cela puisse paraître, la satisfaction à l’égard de la démocratie en Algérie reste forte, malgré un recul (75%, -7). Sur un autre plan, alors que l’image de l’Union européenne est, en effet, très majoritairement positive au Maroc (76%) avec une amélioration spectaculaire des jugements (+17 points), en Algérie et en Tunisie, les opinions positives l’emportent également, mais restent moins enthousiastes (respectivement 58% et 59%).
Concernant les attentes à l’égard de l’aide au développement de l’Union européenne en Algérie, le commerce reste la principale attente malgré un recul sensible des citations (30%, -21), mais l’attention se porte aussi de plus en plus sur la paix et la sécurité (24%, +8). Le souhait de voir l’Union européenne jouer un rôle plus important touche essentiellement aux questions économiques. L’opposition devient majoritaire sur les questions de politique extérieure, de défense, mais aussi de démocratie, de justice ou de règles sociales.
L’hypothèse de déménager dans un autre pays est légèrement plus marquée chez les personnes habitant en Libye (19%) et en Tunisie (18%) que chez celles résidant en Algérie (11%) ou au Maroc (8%). En Algérie, c’est le fait de rejoindre de la famille ou des amis partis qui semble le plus jouer, mais l’accès à un meilleur système de santé est également plus cité que la moyenne.
M R