Le conflit au Sahara est, par excellence, une affaire américaine. Après James Baker et Christopher Ross, voilà que le nom d’un autre américain circule comme possible successeur à Ross. Ce dernier n’a plus la côte auprès des responsables marocains.
C’est l’Américain Colin Powell qui pourrait remplacer l’envoyé personnel du secrétaire général au Sahara, Christopher Ross. Au lendemain de la démission, octobre 2008, du médiateur onusien, le Néerlandais Peter Van Walsum, l’ancien chef de la diplomatie (2001-2005) sous l’administration Bush juniors, a été sollicité pour lui succéder, sans résultat.
« Washington entend bien continuer à user de toute son influence sur les négociations entre le Maroc et l’Algérie en plaçant une figure de la stature de Colin Powell comme envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara. Powell est un ancien secrétaire d’Etat des Etats-Unis et l’ex-chef des armées américaines durant la guerre de l’Irak en 1991. C’est, également, un grand ami des monarchies du Golfe et notamment de l’Arabie saoudite. Une proximité qui est en faveur du Maroc », nous indique Mohamed Taleb, membres du CORCAS (Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes).
A notre question de savoir si cette « proximité » ne serait pas du goût des Algériens et serait même à l’origine d’un éventuel véto, notre interlocuteur répond par la négation. « Alger ne pourrait pas dire non à une personnalité politique du rang de Colin Powell ». Les autorités du voisin de l’Est tiennent, en effet, à garder de bonnes relations avec Washington, au point de bénir nombre d’initiatives américaines dans ce conflit à l’image de celle de l’été 2004, menée par le sénateur John Mc Cain, qui avait permis la libération des derniers soldats marocains détenus par le Polisario.
Par ailleurs, quelques indiscrétions avancent que le nom de Colin Powell aurait été cité lors entretiens, 11 mai à Washington, entre le ministre des Affaires étrangères, Saâd Eddine El Othmani, et William Burns, le n°2 de la diplomatie américaine.
Si Colin Powell accepte une mission au Sahara, il sera le troisième américain, en l’espace de quelques années, à s’occuper de ce dossier. Pour mémoire en 1997, Kofi Annan, à l’époque secrétaire général de l’ONU, avait nommé James Baker, son envoyé personnel au Sahara. Janvier 2009, Ban Ki-moon lui emboîtait le pas et désignait Christopher Ross pour remplir la même fonction.
Contrairement à Baker et Ross, Powell compte, déjà, à son actif une médiation couronnée de succès dans un conflit qui concerne le Maroc : C’était en 2003, entre Rabat et Madrid au sujet de l’îlot Leila.