On ne cessera jamais de formuler le vœu que le football puisse redevenir un jour chez la sélection algérienne, osons encore une fois le mot et il n’est pas trop fort, une raison d’être, qu’il puisse pour ainsi dire regagner son lieu de prédilection.L’équipe algérienne a joué dimanche soir à Annaba face au Maroc son va-tout.
Avec Khaled Lemouchia, qui a été aligné d’entrée à l’entrejeu en remplacement de Karim Ziani, Smaïl Bouzid en défense et Boudebouz en attaque, Abdelhak Bechikha a apporté les règles nécessaires. La confirmation devait se faire cependant sur le terrain : c’était chose faite, la victoire était là.
Qualifiée ou non, on ne sait pas vraiment comment l’histoire jugera l’équipe algérienne après les éliminatoires de cette CAN 2012 et sa participation en cette campagne de la Coupe d’Afrique. Il faut dire que l’idée qu’on devrait se faire de la sélection algérienne dans sa nouvelle version dépendra en grande partie du derby régional contre le voisin marocain.
Les Verts étaient le dos au mur et seule une victoire pouvait les relancer dans la course à la CAN du Gabon. Ne dit-on pas justement que c’est dans les moments difficiles qu’une équipe de football pourrait apprendre à se revendiquer. Dans la douleur, le doute et la souffrance, aussi et surtout. On ne saurait l’oublier. On ne saurait ne pas l’inclure dans les éliminatoires d’une compétition aussi prestigieuse que la CAN.
De toutes les façons, l’équipe algérienne a encore besoin d’apprendre. C’est pour cela aussi qu’elle serait plus que jamais appelée à se revendiquer. Avec autant de contrariété, voire de frustration, de rivalités et de concurrences, aussi et surtout. On se demande d’ores et déjà si elle pourrait le faire autrement. La force actuelle de l’équipe, pourrait être de savoir résister aux moments difficiles, choisir les éléments aptes à défendre les couleurs du pays, surtout face aux circonstances, à la rude concurrence et surtout aux besoins des éliminatoires.
La force dont aura besoin la sélection nationale pour le restant du parcours de la CAN, à commencer par le match retour face aux Lions de l’Atlas à Casablanca le 4 juin, devrait tourner autour de la nécessité de savoir comment évoluer, à la fois dans les moments de forte pression, de doute ou de certitude et de contrariétés.
Surtout face aux circonstances et aux situations conditionnées que pourrait justement provoquer ce genre de rencontre, un derby régional de surcroît. Le mérite d’une équipe comme celle d’Algérie, composée dans sa totalité de joueurs professionnels, ne doit pas être lié seulement aux résultats, ou encore à un genre de comportement particulier. Ce devrait être plutôt une vocation, une morale, une éthique et un respect envers autrui, envers le drapeau et les milliers d’inconditionnels, venus en masse leur donner de la voix. Cette équipe-là est censée aujourd’hui jouer tous les rôles.
Avoir l’impeccable spontanéité de la parole et du geste, celle qui permet de remettre les choses à leur juste valeur et à leur place réelle. Il va sans dire que c’est surtout dans le climat de sérénité que la sélection pourrait justement imposer les certitudes dont elle aurait besoin pour se refaire une santé.
L’esprit de surpassement, le forcing, mais aussi le doute, les difficultés et parfois le blocage occupent encore une grande place dans le jeu. La sélection nationale revenait assurément de loin et l’intérêt qu’elle peut porter au jeu devrait en quelque sorte témoigner d’une montée en puissance.
Une telle option peut-elle être suffisante à partir du moment où l’exigence et la contrainte du résultat imposent l’émergence d’un comportement particulier, de priorités spéciales ? Alors quel plan d’action pour la suite des éliminatoires et surtout pour le match
du 4 juin à Casablanca ? Quelle stratégie ? Quelles priorités ?
Y. B.