La nouvelle tournée de l’envoyé spécial de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, est « une réaffirmation de l’engagement des Nations unies » à parvenir à une solution pacifique qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions internationales sur le processus de décolonisation, a affirmé lundi à Bruxelles le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati.
« Cette nouvelle tournée de Ross dans la région constitue une réaffirmation de l’engagement des Nations unies à régler la question du Sahara occidental qui ne pourrait être résolue qu’en garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination », a-t-il déclaré à l’APS.
« Les Nations unies sont investies de la mission de parvenir à une solution politique mutuellement satisfaisante qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara et avec cette tournée, l’ONU réaffirme avec force sa responsabilité dans le règlement du conflit », a-t-il ajouté.
M. Sidati a rappelé que la question du Sahara occidental relevait du processus de décolonisation, qui n’a toujours pas été réglée, puisque le Sahara Occidental figure toujours sur la liste des territoires non autonomes.
La reconduction de Ross à la tête de la mission de l’ONU pour le Sahara occidental constitue « un camouflet » pour le Maroc, a-t-il estimé, dénonçant les tentatives marocaines de « maintenir l’ONU à l’écart du conflit », de « discréditer son envoyé spécial, Christopher Ross » et de « tenter de lui imposer des restrictions en encadrant sa mission ».
Le ministre sahraoui délégué pour l’Europe a appelé la communauté internationale et particulièrement l’ONU à « plus de fermeté à l’endroit du Maroc » pour faciliter le début de véritables négociations dans les prochains mois afin de parvenir à un règlement du conflit au Sahara occidental qui constitue « une menace pour la région ».
Il a exhorté, à ce titre, l’ONU et particulièrement son Conseil de sécurité à « assumer ses responsabilités en exerçant davantage de pression sur le Maroc pour mettre fin à ses tergiversations et à son refus de se conformer aux résolutions de l’ONU ».
Mettant en garde contre les graves répercussions du conflit du Sahara Occidental sur la stabilité de la région, Mohamed Sidati a appelé, également, l’ONU à assumer ses missions de manière à « mettre la région à l’abri des dangers qui menacent la paix et la stabilité ».
« Parvenir à une solution juste au conflit du Sahara occidental et garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, contribuera à l’instauration de la stabilité dans la région, notamment en cette période d’instabilité qui marque la région », a-t-il soutenu.
L’envoyé personnel du secrétaire générale de l’ONU pour le Sahara occidental a entamé lundi une nouvelle tournée dans la région pour tenter de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario.
L’émissaire de l’ONU, a été reçu dans la journée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L’audience s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et du ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel.
M. Ross rencontrera également les responsables marocains, du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Il est attendu également en Europe dans les prochains jours, selon une source diplomatique sahraouie à Alger, en vue de coordonner le programme de coopération entre les deux parties en conflit au Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité appelant à l’ouverture de négociations « sérieuses et responsables », pour un règlement « juste et définitif » du conflit sur la base de l’exercice par les Sahraouis de leur droit à l’autodétermination.
L’ONU est impliquée dans des efforts de médiation concernant le conflit sur le Sahara occidental depuis 1976, lorsque des combats ont opposés le Maroc au Front Polisario qui revendique l’indépendance du territoire depuis la fin de l’administration coloniale espagnole.