L’Etat est prêt à payer « les 1,7 milliards de DA » pour préempter Michelin Algérie, selon Amara Benyounes

L’Etat est prêt à payer « les 1,7 milliards de DA » pour préempter Michelin Algérie, selon Amara Benyounes

Pour la première fois depuis l’annonce par le gouvernement de son intention de préempter Michelin Algérie, le ministre du développement industriel et de la promotion de l’investissement Amara Benyounes révèle le montant de la transaction signée entre Cevital et le fabricant français de pneumatiques : 1,7 milliards de dinars.

Amara Benyounes a fait la révélation à l’occasion de la visite mardi, du premier ministre Abdelmalek Sellal à Sétif. «Si Michelin décide toujours de vendre à ce prix-là, nous allons donner les 1,7 milliards plus les 10% du droit de préemption sur cette usine », a-t-il déclaré à la radio nationale. Le ministre a justifié le recours de l’Etat à la préemption pour deux considérations : «Quand nous voyons que l’activité industrielle risque de disparaître, et quand le prix est sous-évalué».

Donc pour le gouvernement, la transaction annoncée entre Cevital et Michelin Algérie, dont le montant n’a jamais été divulgué auparavant, a été largement sous estimé.

Lors de la cérémonie de signature de l’accord entre les deux entreprises en juin dernier, le patron de Cevital, Issad Rebrab avait déclaré son intention de fermer le site de production de Badjarah, qui s’étend sur une superficie de 16 ha, pour y construire un centre commercial, un hôpital et une université. La cessation de l’activité de fabrication de pneumatiques avait été justifiée par la taille, jugée trop petite, de l’usine de Badjarah pour en assurer la compétitivité.

Baisse de capital

Quelques jours auparavant, le ministre des Finances Karim Djoudi avait laissé entendre, en marge de la présentation de la loi de finances 2014 à l’APN, que Michelin Algérie avait diminué son capital, pour ensuite le remonter avec l’entrée de Cevital. Une opération qui aurait justifié la préemption de l’Etat.

Mais selon un spécialiste en économie, des entreprises en difficultés financières après avoir cumulé plusieurs déficits successifs peuvent procéder à une baisse de leur capital pour se conformer à la loi et espérer rester en activité. « Dans le cas de la transaction entre Michelin Algérie et Cevital, il est probable que l’indemnisation des 600 travailleurs et le passif de l’entreprise ne sont pas pris en compte dans les 1,7 milliards de dinars, ce qui explique que le montant soit aussi peu élevé», explique ce spécialiste pour Maghreb Emergent.