Le wali d’El Oued, Salah Affani, est très optimiste. Et pour cause, il s’attend à un développement significatif de la ville aux mille coupoles, à la faveur des projets inscrits dans plusieurs secteurs et dont les travaux sont déjà lancés.
Lors d’une rencontre avec la presse nationale en marge du lancement de la caravane médicale de la protection civile, il a présenté le plan d’action qui permettra le désenclavement de cette région frontalière avec la Tunisie. Le wali a tenu, en premier lieu, à préciser que ce plan d’action « a été inspiré des propositions des citoyens et de la société civile qui ont été associés à son élaboration ». « J’ai effectué plusieurs sorties sur le terrain pour m’enquérir de l’avancée des travaux », a-t-il ajouté. Les priorités déterminées concernent les secteurs de la santé, des travaux public et surtout la résolution du problème de la remontée des eaux.
Dégradation des routes : les poids lourds à l’index
L’état des routes, notamment la RN-48 reliant la ville de Still à El Oued, a été soulevé. Cette voie se trouve dans une situation de dégradation avancée. « Le projet de réalisation de ce tronçon a été gelé pendant huit mois à cause d’un litige entre le bureau d’étude et l’entreprise chargée de la réalisation du projet », explique Affani. Le directeur des travaux publics de la wilaya, Mohamed Haddad a signalé que ce problème a été réglé suite à l’intervention du wali. « Plusieurs projets de routes sont en cours de réalisation ou d’étude, à l’instar de la RN-3 reliant El Oued à Touggourt dans la wilaya d’Ouargla et la RN-48 reliant Sétif à El Oued dont la première partie qui s’étend sur 150 km a été achevée ainsi que la RN-16 reliant Touggourt à Tébessa », a précisé Haddad. Le responsable a signalé que des projets de dédoublement sont en cours d’étude. Et pour cause, « le trafic routier a nettement augmenté et l’état des routes s’est dégradé à cause des camions de gros tonnage », a-t-il précisé. Pour épargné le réseau intra muros, un plan d’évitement de la ville d’El Oued est en cours d’étude. Le wali est catégorique : « l’essor de toute région est tributaire du développement du réseau routier ».
Pour une prise charge médicale permanente
Les populations des zones enclavées auront-elles bientôt le droit à une prise en charge médicale réelle et non occasionnelle ? Le wali a rappelé l’exploitation prochaine de l’hôpital spécialisé en ophtalmologie qui offre une capacité de 40 lits et dispose de nombreux services, dont les urgences, des blocs opératoires, des salles de consultation, un laboratoire, un centre d’imagerie, en plus des structures de formation et d’accueil. Cet hôpital permettra d’effectuer entre 300 et 500 consultations par jour et 30 et 40 interventions chirurgicales quotidiennes. « Il sera renforcé prochainement par un staff médical cubain composé de 84 membres », a rappelé Affani. Le secteur de la santé a été également renforcé par l’ouverture d’une annexe d’école paramédicale par le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de sa dernière visite à la wilaya. Il est également prévu la construction d’autres structures. Il s’agit de six hôpitaux, 20 polycliniques et 33 salles de soins de proximité. Le wali a fait part de la réalisation d’un centre régional anticancéreux.
« Le projet sera réceptionné en 2015 ». Dans le même contexte, le pavillon des urgences médico-chirurgicales est, selon le wali, un grand acquis pour la population. Opérationnel depuis le 3 juin dernier, cet hôpital a assuré 4.207 consultations et 47 interventions chirurgicales, a fait savoir le directeur adjoint de la santé publique, le docteur Aouini. « Un personnel qualifié a été recruté dont trois spécialistes en neurochirurgie », a signalé le DSP. Côté habitat, le secteur a connu un saut quantitatif, selon le wali. Le parc immobilier a augmenté de 18% depuis 2009. Au cours de la dernière décennie, la région d’El Oued a connu une remontée de la nappe phréatique, ce qui s’est répercuté sur l’environnement et la santé de la population. Cette situation a engendré des maladies à transmission hydrique. Selon les chiffres communiqués, la zone touchée par la remontée des eaux s’étend sur une superficie de 3 000 km². Sa population est évaluée à 380.000 habitants. Elle est répartie sur 18 communes. Interrogé sur ce problème, le wali a affirmé qu’il est maîtrisé à 90% dans la commune d’El Oued. « Un projet d’assainissement des eaux usées a été réceptionné en 2013. El Oued a réglé le problème d’évacuation des eaux usées », a signalé le premier responsable de la wilaya. Selon lui, le taux d’assainissement est estimé à plus de 84%. L’objectif est l’utilisation rationnelle des eaux usées. En outre, une étude de construction d’une station de dessalement d’eau à El Meghaïr, a été achevée.
L’encadrement des jeunes, une priorité
La jeunesse et le sport constituent l’une des priorités des responsables de la wilaya d’El Oued qui ont mis en place une cellule de réflexion pour définir les moyens et les mécanismes d’encadrement de la jeunesse, notamment dans les zones les plus reculées. « C’est notre priorité majeure », a précisé le wali.
Situation sécuritaire maîtrisée
« La situation sécuritaire dans cette région frontalière avec la Tunisie est maîtrisée grâce à la vigilance des unités de l’ANP et des différents corps de sécurité », a souligné Affani, ajoutant que le flux au niveau des postes frontaliers est important. « C’est une preuve de la maîtrise de la situation », a-t-il noté.
La pomme de terre « soufie » exportée
Un impressionnant développement du secteur de l’agriculture a été enregistré ces dernières années à la faveur de programmes accordés à El Oued. Celle-ci est aujourd’hui en tête des wilayas productrices de pomme de terre « qui est même exportée à l’étranger », a noté le responsable.
Une cellule pour la promotion du tourisme subsaharien
Le wali a annoncé qu’une cellule a été installée, au niveau de la wilaya, pour la promotion du tourisme subsaharien. « La wilaya d’El Oued a un potentiel très important qui peut contribuer à son développement économique. Pour ce faire, une cellule est mise en place pour l’accompagnement des investisseurs », a indiqué Affani. Et de rappeler que « le tourisme est l’affaire des privés ».
N. B.